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Aimé Jacquet, l'inquiétude confirmée

Aimé Jacquet, l'inquiétude confirmée
Publié le 10 mai 2024 à 08:02, mis à jour le 10 mai 2024 à 06:27
Disparu le 6 mai à l'âge de 89 ans, Bernard Pivot a longtemps animé l'émission « Bouillon de culture » dans laquelle il avait un jour reçu un certain Aimé Jacquet.
Homme de lettres et de télévision, Bernard Pivot a marqué plusieurs générations de téléspectateurs. Passionné de littérature, le natif de Lyon s'est éteint le 5 mai dernier, alors qu'il venait de fêter la veille, ses 89 printemps. Durant sa carrière, il a notamment présenté des émissions comme « Apostrophes » et « Bouillon de culture », consacrées aux livres et à leurs auteurs. Ancien sélectionneur de l'équipe de France, Aimé Jacquet a eu l'honneur d'être reçu lors d'une émission qui lui a été consacrée.

La diffusion de ce « Bouillon de culture » à l'accent très footballistique se situe en mai 1999, soit près de dix mois après le sacre des Bleus de Jacquet en finale de la Coupe du monde 1998, après un ultime succès sur le Brésil de Ronaldo (3-0). Malmené des mois durant par une partie de la presse, notamment par le journal L’Équipe, Aimé Jacquet a emmagasiné de la rancœur au fil du temps et quelques minutes après la victoire, il déclarera qu'il ne « pardonnera jamais » à ses détracteurs. Mais puisqu'il avait encore des choses à dire, il l'a donc fait sous la forme d'un livre.

Forcer sa pudeur


« Ma vie pour une étoile », paru en ce fameux mois de mai 1999, a donc été l'occasion pour lui et Bernard Pivot d'en discuter. L'ancien sélectionneur a cependant expliqué qu'il avait eu très peur de trahir le secret du vestiaire en rédigeant cet ouvrage. « Au départ, je n'avais pas du tout envie de faire un livre. Ce n'est pas du tout dans mon esprit de me livrer. Et puis c'est tout mon entourage qui a insisté. Je me suis dit qu'il fallait dire ce qu'il s'est passé, ma vérité. Ensuite, je ne vous cache pas que j'avais peur que ce soit mal repris, qu'on sorte des livres et qu'on dise un peu n'importe quoi, alors je me suis dit que j'allais faire quelque chose, mais ça m'a couté beaucoup. »

Très pudique de nature, Aimé Jacquet a ensuite évoqué cette fameuse vie de vestiaire. « Il y avait aussi dans mon idée, ce que j'appelle 'ne pas trahir le langage intérieur de l'équipe'. Nous avions un langage intérieur très fort. Je sais que ça fait beaucoup rire, mais c'est le langage profond, confidentiel, plein de complicité, plein de chaleur, plein d'exigence. Et aucun joueur ne l'a trahi. Alors moi, j'étais un petit peu embêté. [...] Ce langage, ce sont des rapports que nous avons à l'intérieur de l'équipe. Pas société secrète, mais qui permet de bien vivre sa vie, de se dire les choses d'une manière directe, parfois d'une façon très dure, d'une manière par moment très sympathique. Donc on n'a pas le droit de trahir en parlant des confidences. » Apprécié de ses hommes et d'une très large partie du public depuis cet évènement, Aimé Jacquet n'a jamais trahi de secret.
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