Impressionnant vainqueur du Tour d’Italie, Tadej Pogacar suscite de terribles interrogations et est l’objet d’un édito au vitriol dans les colonnes de Ouest France.Tadej Pogacar a livré
une véritable démonstration de force sur les routes du Tour d’Italie. Grandissime favori de ce Giro, le Slovène a tenu son rang,
l’emportant comme attendu et réduisant ses concurrents à un rôle de simples faire-valoir. Au final, le leader de la Team UAE-Emirates a décroché pas moins de six victoires d’étape – une performance plus vue sur le Giro depuis 1980 – et relégué son premier dauphin à près de dix minutes – une première depuis 1965.
Cette domination sans partage suscite forcément de nombreuses interrogations, voire de la suspicion. Comme à son habitude, Antoine Vayer, pourfendeur du dopage accuse à tour de tweets.
« MUTANT », a ainsi écrit l’ancien entraîneur de Festina après sa sixième victoire d’étape marquée par un récital sur le Monte Grappa, avalé avec une puissance moyenne de 480 watts étalon selon ses calculs.
« C'est inhumain , a-t-il poursuivi. Les autres meilleurs coureurs au monde sont 10 à 15% inférieurs en watts et n'essaient plus de suivre. Si on n'est pas complice ou malhonnête intellectuellement et si on est lucide on saisit l'ampleur de l'imposture sous jacente qu'on connaît las trop bien dans ce sport et certains de ses acteurs qui tuent les vertueux qui sont nombreux mais se taisent à cause de l'omerta et de la camora du milieu cycliste, qui plus est en Italie.» Mais le spécialiste du dopage n’est pas le seul à ne pas accepter la domination du double vainqueur du Tour de France. Il en est de même du journaliste Vincent Coté dans les colonnes de
Ouest France, qui voit en Tadej Pogacar un
« vainqueur inaccessible n’ayant jamais donné l’impression de s’épuiser dans l’effort » et qui rappelle
« Armstrong et Froome des grandes heures, c’est-à-dire l’époque sombre d’un cyclisme entré et perdu en décadence. »Le lourd passé des patrons de Tadej Pogacar
Et le journaliste de rappeler le passé des dirigeants de la Team UAE-Emirates.
« les patrons de Pogacar ont un CV aussi pollué que le site de Tchernobyl. Mauro Gianetti et Matxin Fernandez devraient être radiés en raison de leur triche avérée si les instances respectaient les principes éthiques qu’ils avaient édictés puis oubliés, écrit-il.
Faut-il rappeler le PFC en 1998 et Gianetti tout près de mourir sur le Tour de Romandie ? Faut-il rappeler Saunier Duval, Ricco et Piepoli ? Faut-il rappeler Geox et Cobo ? L’histoire de ces tricheurs, c’est la pénitence d’un cyclisme qui se ment à lui-même et reste faible devant tant de corruption. »A ses yeux, les médias sont d’ailleurs complices de cette mascarade ou plutôt de la Commedia dell’arte qui s’est jouée durant trois semaines en Italie. Car
« le peloton des suiveurs vivote à la fois résigné et conscient, lucide et lâche. Mais toujours mutique. Surtout ne rien dire, ne pas émettre de doute. De peur d’être éjecté du manège ou plutôt de cette scène d’un juteux business qui gave les gros et nourrit les petits », conclut-il.
