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Législatives en Croatie : les conservateurs en tête

Législatives en Croatie : les conservateurs en tête
Publié le 17 avr. 2024 à 19:34, mis à jour le 17 avr. 2024 à 19:52

Zagreb (AFP) - Les conservateurs au pouvoir en Croatie sont arrivés en tête des élections législatives, selon les premières estimations, après une campagne tendue qui a vu les deux ennemis jurés de la politique croate, le président socialiste et le Premier ministre conservateur, échanger invectives et noms d'oiseau.

Selon les sondages à la sortie des urnes, le HDZ remporterait 58 des 151 sièges du Parlement, contre 44 pour les sociaux-démocrates du SDP.S'ils sont en tête, leur avance est moins nette que lors du dernier scrutin : en 2020, ils avaient gagné 66 sièges.

Derrière les deux grands partis croates, en 3e position, la droite nationaliste du parti Homeland pourrait recueillir 13 sièges, et le parti de gauche écologiste Mozemo 11. Toutes les options semblent donc ouvertes pour des coalitions.

En cas de victoire, "je discuterai avec tous ceux qui veulent une Croatie où les gens ne volent pas, où il n'y a pas de pillage, où les gens ne sont pas dupés, où les gens qui ne respectent pas le code de la route -  sans parler du code pénal - ne sont pas nommés à la tête du parquet national", avait prévenu tout en votant Zoran Milanovic, le président croate et candidat surprise au poste de Premier ministre.

Les juges ont beau avoir estimé sa candidature inconstitutionnelle tant qu'il ne démissionnait pas de la présidence, Milanovic, un social-démocrate aux accents de plus en plus populistes a mené campagne comme si de rien n'était, tapant fort sur son rival, le Premier ministre conservateur sortant Andrej Plenkovic, au prix de nombreuses saillies et insultes.

"Quand vous avez affaire à des voleurs et des sauvages qui profitent de leur pouvoir, vous devez réagir ainsi, vous devez montrer vos muscles", a-t-il répondu mercredi après avoir voté.

La corruption a longtemps été le talon d'Achille du parti conservateur (HDZ), dont plusieurs ministres ont dû démissionner ces dernières années, entachant la vie politique croate de nombreux scandales. 

Cela n'a pas empêché les Croates de se déplacer en nombre pour voter - plus de 50% des électeurs s'étaient déplacés a 16H30 locales, contre 34% à la même heure lors des élections de 2020.

- Promesse de stabilité -

Ennemi juré du président depuis des années, le Premier ministre en poste depuis 2016 a fait campagne en promettant aux 3,8 millions d'habitants de la Croatie stabilité et sérieux.Tout en rappelant que c'est sous son mandat que le pays est entré dans la zone euro et dans l'espace Schengen.

"Beaucoup de choses ont été réalisées au cours de ces dernières années, mais il y a toujours de nouveaux devoirs, de nouveaux défis, de nouveaux problèmes",  a-t-il dit après avoir voté dans la capitale, Zagreb. 

"Dans un contexte géopolitique qui a sensiblement changé, face aux menaces sécuritaires, il est important que la Croatie soit dirigée de façon sérieuse, responsable, fiable et que tous nos citoyens soient en sécurité".

"La Croatie a besoin de personnes sérieuses et responsables, pour être ainsi protégée de toutes les crises possibles", a ajouté Andrej Plenkovic.

Membre de l'OTAN depuis 2009 et de l'Union européenne depuis 2013, la Croatie reste l'un des pays plus pauvres de l'UE, avec un salaire mensuel moyen de 1.240 euros.

"Le HDZ a été un peu trop longtemps au pouvoir, et ce qui dure trop longtemps n'est jamais bon", pronostiquait dans la matinée Damir Modric, un retraité de 67 ans à la sortie du bureau de vote."Mais bon, comme toute l'Europe penche de plus en plus à droite, ici ce sera probablement la même chose".

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