C’est un fabuleux écrin botanique au coeur des Alpes. Et un terrain d’observation de choix pour les experts du climat. Là, ils élaborent d’ingénieuses – voire audacieuses – expérimentations. Et espèrent en déduire à quoi, demain, ressembleront nos cimes.
En ce début d’automne, le col du Lautaret a retrouvé sa solitude et sa splendeur sauvage. À 2 000 mètres d’altitude, les alpages flamboient, illuminés par le rouge-orangé des myrtilliers. Au loin, les cimes de la Meije et des Écrins sont ourlées de blanc. Dans l’attente des premiers flocons, qui auraient déjà dû tomber, le jardin botanique, dont l’exceptionnelle collection de plantes originaires des montagnes du monde entier attire 20 000 visiteurs chaque été, entre en dormance. Le site est quasi désert. Mais un peu plus haut, sur les flancs du Galibier, c’est l’effervescence. Entre les éboulis rocheux, des chercheurs du Laboratoire d’écologie alpine de Grenoble, masqués et gantés, s’activent dans une parcelle de pelouse alpine, que des lignes blanches divisent en carrés.
Agenouillée au milieu des herbes sèches, Tamara Münkemüller, 47 ans, récolte, à l’aide d’une sonde de fromager, une petite carotte de terre avant de la verser dans (...)
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