À Cochabamba, capitale de la culture quechua en Bolivie, Celia D. Luna a repéré ces jeunes femmes qui pratiquent le skateboard, tout en arborant la tenue des paysannes andines. Le symbole d’une fierté retrouvée pour celles qui défient les préjugés racistes et revendiquent être des cholitas, terme qui désignait hier avec mépris les femmes d’ascendance indienne.
Au coeur des Andes, à 2 750 mètres d’altitude, un groupe de jeunes femmes s’adonne à la glisse en toute légèreté. Pourtant, au fil des rues ou sur les rampes de l’un des deux skateparks de Cochabamba, la troisième ville de Bolivie (630 000 habitants), les membres d’Imillaskate (imilla signifie «jeune fille» en quechua et en aymara) ne passent pas inaperçues.
Depuis 2019, elles pratiquent le skateboard, jusqu’alors quasi réservé aux garçons, en affichant l’apparence traditionnelle des femmes indigènes de l’Altiplano : des nattes, un chapeau, un petit corsage et surtout une pollera, jupe très colorée couvrant des jupons de dentelle. Une tenue improbable pour effectuer des acrobaties sur une planche à roulettes.
Casser l’image péjorative accolée aux cholitasMais un choix revendiqué avec fierté, pour casser l’image péjorative accolée (...)