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Européennes: Bardella déroule son programme et esquive les questions

Européennes: Bardella déroule son programme et esquive les questions
Publié le 25 avr. 2024 à 18:49, mis à jour le 25 avr. 2024 à 18:50

Paris (AFP) - En ciblant Emmanuel Macron, la tête du liste du RN Jordan Bardella a déroulé jeudi son programme contre l'Europe "bureaucratique" et "l'immigration massive" en vue du scrutin du 9 juin, avant de s'éclipser en séchant les questions des journalistes. 

Quelques heures après le discours du chef de l'Etat à la Sorbonne, M. Bardella a voulu installer le duel avec le président en appelant à "sanctionner le gouvernement français et l'Europe de Macron", pour "ouvrir la voie à l'alternance". 

Emmanuel Macron "a pris le parti d'intervenir directement et personnellement dans une campagne électorale" et devra en assumer les "conséquences" en cas de "désaveu", a insisté le frontiste, qui caracole dans les sondages et ne cesse de réclamer une dissolution de l'Assemblée nationale si le RN termine en tête aux européennes. 

Devant les journalistes au siège parisien du RN , Jordan Bardella a déroulé un programme sans surprise d'"Europe des nations".Il a fustigé la "maladie bureaucratique" de la commission européenne, "l'écologie punitive" et fait de la lutte contre "l'immigration massive, le principal enjeu de ces élections".

Puis la tête de liste d'extrême droite s'est éclipsée sans répondre à la moindre question de la presse, après avoir déjà manqué deux débats face à ses concurrents à la télévision.

Jordan Bardella "n'a aucun problème avec la contradiction", a assuré son équipe, qui a fait le parallèle avec le discours de la Sorbonne, où "Emmanuel Macron n'a pas répondu aux questions des journalistes".

Dès le lancement de sa campagne le 3 mars à Marseille, le frontiste n'avait cessé de prendre pour cible le président de la République, coupable à ses yeux d'avoir provoqué "le grand effacement de la France".

Pour l'exécutif, il n'y a aucun doute: la contre-offensive de jeudi répond à une volonté de "se placer en duel" avec le chef de l'État et de "montrer qu'il est son adversaire" maintenant qu'Emmanuel Macron "prend le lead sur la campagne".   

M. Bardella veut "se mesurer à très gros", avec une "part d'hubris" pendant que "Marine Le Pen est moins présente", commente une source gouvernementale.

- "Des explications avec l'AfD" -

Le président du Rassemblement national, qui tiendra un important meeting le 1er mai dans la ville frontiste de Perpignan aux côtés de Marine Le Pen et des 35 premiers colistiers, entend aussi effacer les récents couacs de la campagne.

Le matin sur France 2, il avait confirmé le retrait de la liste RN de Saidali Boina Hamissi, un Mahorais qui avait tenu "des propos complotistes et racistes", selon Libération."Je ne partage pas ses propos", a-t-il expliqué. 

Par ailleurs, la Ligue des droits de l'homme (LDH) et l'association d'aide aux migrants Utopia 56 ont porté plainte mardi pour complicité de crimes contre l'humanité et de torture contre Fabrice Leggeri, numéro 3 sur la liste et ancien directeur de Frontex.

Les deux ONG estiment que l'agence de l'UE chargée du contrôle des frontières a joué "un rôle essentiel dans la commission  (...) de crimes contre l'humanité" en Méditerranée, "la route migratoire la plus meurtrière au monde" sous la direction de M. Leggeri.

"Il est poursuivi par des associations pro-migrants d'extrême gauche pour avoir fait son travail, c'est-à-dire d'avoir refoulé à la frontière européenne (...) des migrants pour les raccompagner dans leur pays de départ", a réagi Jordan Bardella.

Dans ce contexte, le RN a annoncé l'arrivée d'une nouvelle recrue: l'ancienne magistrate et juge d'instruction Pascale Piera qui a fait son entrée en campagne en dénonçant "un ensauvagement généralisé" dans un entretien à Valeurs actuelles. 

Autre sujet délicat pour le RN, son allié encombrant, le parti d'extrême droite allemand AfD, est au cœur d'une nouvelle affaire: l'assistant d'un de ses députés européens a été arrêté pour espionnage au profit de la Chine.

L'équipe de Jordan Bardella a assuré que "des explications sont en cours avec l'AfD"."Nous restons très vigilants sur les prises de position qui peuvent être tenues par l'ensemble des partis alliés" mais aussi "sur le traitement de l'information à leur égard", a dit le député Alexandre Loubet.

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