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SAG-AFTRA contre Epic Games : la voix de Dark Vador dans Fortnite au cœur d’un conflit sur l’IA

SAG-AFTRA contre Epic Games : la voix de Dark Vador dans Fortnite au cœur d’un conflit sur l’IA
Publié le

Epic Games visé par une plainte syndicale après l’utilisation non autorisée d'une voix IA de Dark Vador dans Fortnite.

Tl;dr

  • La SAG-AFTRA accuse Epic Games d’avoir utilisé une voix générée par IA pour Dark Vador sans consultation syndicale.
  • Malgré l’accord de la famille de James Earl Jones, la SAG-AFTRA demande à négocier l’usage de l’IA pour protéger les droits et emplois des artistes.
  • Depuis juillet 2024, une grève dure dans le secteur vidéoludique, portant sur la régulation de l’IA et l’adaptation des accords collectifs face à ces nouvelles technologies.

Epic Games dans le viseur de la SAG-AFTRA

Depuis près d’un an, la question de l’intelligence artificielle bouleverse les équilibres traditionnels du secteur vidéoludique. À l’épicentre de ce tumulte : la Screen Actors Guild‐American Federation of Television and Radio Artists (SAG-AFTRA), qui s’élève aujourd’hui contre Llama Productions, filiale d’Epic Games et créatrice du phénomène Fortnite. Au cœur du dossier, un grief déposé le 19 mai 2025 auprès du National Labor Relations Board (NLRB). L’accusation ? Le recours par Llama Productions à une voix générée par IA pour le personnage Dark Vador dans le jeu, sans consultation préalable avec le syndicat professionnel américain.

Protéger les artistes ou céder à la technologie ?

Cette décision n’est pas anodine. Malgré l’accord explicite donné par la famille du défunt acteur James Earl Jones, icône derrière la voix originale du personnage, la direction de la SAG-AFTRA dénonce « une modification unilatérale des conditions de travail ». Pour les représentants syndicaux, il ne s’agit pas de s’opposer à toute utilisation innovante mais de « protéger notre droit à négocier les usages qui remplacent nos membres ». Un point qui résonne fortement alors que le marché du doublage, et plus largement celui de la performance vocale, se retrouve fragilisé par ces pratiques technologiques.

IA, droits syndicaux et avenir du doublage

Les discussions entre employeurs et syndicat sur la question de l’IA dans les jeux vidéo restent particulièrement tendues. Depuis juillet 2024, une grève impacte nombre d’acteurs majeurs du secteur sous l’égide du contrat « Interactive Media Agreement ». Les points d’achoppement ? Surtout les protections encadrant la reproduction numérique ou vocale sans consentement éclairé des artistes. Malgré quelques avancées sur les salaires, la protection contre l’utilisation non autorisée d’une « réplique digitale » ou d’une voix synthétique en pleine grève demeure une pomme de discorde majeure.

Les principaux enjeux sont ainsi résumés :

  • Droits syndicaux : garantir un dialogue sur tout changement technologique majeur.
  • Sauvegarde de l’emploi : empêcher la suppression pure et simple des tâches humaines au profit de l’IA.
  • Nouvelles règles : adapter les accords collectifs à ces innovations rapides.

L’équilibre fragile entre innovation et respect des artistes

Le précédent posé par cette affaire fait écho aux grandes victoires obtenues lors des grèves hollywoodiennes historiques de 2023. À cette époque, l’introduction massive de l’IA avait déjà suscité craintes et débats sur la préservation des métiers artistiques face aux avancées technologiques. Désormais, le jeu vidéo devient à son tour un champ d’affrontement décisif. Si rien n’est encore tranché, il apparaît que chaque avancée technique appelle une vigilance accrue et un aggiornamento contractuel afin que progrès rime avec respect des professionnels qui façonnent ces univers interactifs.

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