La SAG-AFTRA lève sa grève dans le jeu vidéo après des avancées sur l’IA

Le syndicat SAG-AFTRA a annoncé la suspension de sa grève dans l’industrie du jeu vidéo, initiée pour obtenir des garanties concernant l’intelligence artificielle, après des avancées jugées significatives dans les négociations sur la protection des acteurs face à cette technologie.
Tl;dr
- SAG-AFTRA suspend sa grève contre dix studios de jeux.
- Un accord prévoit +24% de hausse salariale et des règles IA.
- Le conseil national doit valider l’entente demain.
Une grève suspendue après un an de tensions
C’est une étape décisive qui s’esquisse entre le syndicat américain SAG-AFTRA et les principaux studios de jeux vidéo. Après presque douze mois d’arrêt de travail, la grève menée par les interprètes du secteur vient d’être suspendue auprès de dix entreprises majeures. Le mouvement, lancé dans le cadre du Interactive Media Agreement, visait à garantir des droits essentiels aux artistes face à l’irruption de l’intelligence artificielle dans la création et la reproduction des voix et corps numériques.
Vers un accord inédit dans l’industrie vidéoludique
Demain, le conseil national de SAG-AFTRA doit se prononcer sur un texte provisoire conclu avec les studios concernés. Selon un communiqué obtenu par le média américain Variety, ce compromis s’appuie sur « trois décennies de partenariat fructueux entre l’industrie du jeu vidéo et le syndicat ». Parmi les avancées annoncées, on retient notamment :
- Augmentation salariale historique : +24 % pour les interprètes
- Nouvelles protections en santé et sécurité au travail
- Encadrement strict des usages de l’IA : transparence, consentement et rémunération pour toute réplique numérique utilisée dans les jeux vidéo
Ces mesures répondent directement aux inquiétudes croissantes des professionnels quant à la reproduction non autorisée de leurs performances.
Dix studios majeurs concernés
Les discussions ont impliqué plusieurs géants du secteur tels que Activision Productions Inc., Electronic Arts Productions Inc., ou encore WB Games Inc.. S’ajoutent à la liste des signataires : Blindlight LLC, Disney Character Voices Inc., Formosa Interactive LLC, Insomniac Games Inc., Llama Productions LLC, Take 2 Productions Inc., et VoiceWorks Productions Inc.. Cette mobilisation collective reflète l’ampleur des enjeux autour de l’utilisation grandissante des technologies d’IA générative dans le divertissement interactif.
L’ombre persistante de l’IA générative
La vigilance reste pourtant de mise. En parallèle, le syndicat a récemment pris position contre Epic Games, accusé d’avoir utilisé une voix entièrement générée par IA pour doubler le personnage de Darth Vader dans « Fortnite ». Un signal que, malgré ce potentiel compromis historique, la question du respect des droits numériques des artistes n’a sans doute pas fini d’agiter le monde vidéoludique.