logo Begeek

Assassin’s Creed Shadows : le rêve japonais freiné par de vieux démons

Assassin’s Creed Shadows : le rêve japonais freiné par de vieux démons
Publié le , mis à jour le

Entre la beauté de son Japon et les mécaniques de gameplay datées, Assassin’s Creed Shadows peine à réconcilier ses promesses avec la réalité.

Tl;dr

  • Assassin’s Creed Shadows réussit son pari visuel avec un Japon magnifique à explorer.
  • L’alternance entre infiltration et combats est bancale, pénalisée par un gameplay rigide.
  • Un opus séduisant mais qui n’atteint pas l’excellence attendue par les fans.

Un duo marquant au cœur d’une fresque japonaise

Dans Assassin’s Creed Shadows, Ubisoft nous plonge au Japon féodal à travers deux personnages : Naoe, une shinobi en quête de vengeance, et Yasuke, un samouraï au service d’Oda Nobunaga. Ensemble, ils tentent de mettre fin aux manigances du Shinbakufu, une organisation secrète menaçant l’unité du pays. Le récit est plus linéaire que dans Assassin’s Creed Odyssey ou Assassin’s Creed Valhalla, recentrant l’expérience sur une progression scénarisée. Cette structure narrative permet une meilleure évolution des personnages, même si le scénario manque parfois de surprises. La relation entre les deux héros reste le cœur du jeu, offrant des moments touchants et bien construits. Cependant, le démarrage est lent, notamment avec un Acte 1 centré sur une Naoe peu attachante.

Une carte immersive qui manque de fluidité dans l’exploration

Visuellement, Assassin’s Creed Shadows frappe fort avec un Japon sublimé par des effets climatiques et une attention particulière portée aux détails. La carte, plus compacte que celle des précédents opus RPG, évite la sensation de trop-plein tout en restant riche en découvertes. Les environnements variés – montagnes, rizières, villages fortifiés – invitent à l’exploration. Pourtant, les amateurs de parkour à l’ancienne risquent de rester sur leur faim : si l’escalade et les déplacements sont plus fluides que dans Assassin’s Creed Valhalla, on est loin de la liberté d’un Assassin’s Creed Unity ou Assassin’s Creed Syndicate. L’exploration privilégie la beauté des lieux à la verticalité et aux parcours complexes. Cela reste néanmoins un plaisir de parcourir ces terres pleines de vie.

L’infiltration brille, mais pas pour tout le monde

Ubisoft a revu l’infiltration en profondeur, surtout pour Naoe, qui dispose d’outils variés : grappin, fumigènes, leurres, permettant une approche plus tactique. Les missions dans les châteaux fortifiés sont un véritable terrain de jeu pour les fans de discrétion. Le retour des assassinats en un coup (si activés dans les options) ravira les puristes, même si cela nécessite des ajustements manuels. En revanche, Yasuke, conçu pour le combat direct, est clairement désavantagé en infiltration. Assassin’s Creed Shadows tend à enfermer chaque personnage dans un rôle précis, limitant la liberté d’approche qu’on pouvait espérer. Dommage, car Assassin’s Creed Syndicate avait réussi à offrir plus de polyvalence à ses héros.

Un système de combat prometteur, ralenti par des choix RPG

Le combat gagne en profondeur grâce à un système de posture qui permet de briser les défenses ennemies et d’enchaîner des combos efficaces. Yasuke, armé de puissantes armes comme la naginata, est redoutable dans les affrontements. Pourtant, la progression est freinée par des ennemis « sacs à PV » qui allongent inutilement les combats. Le grind est toujours présent : sans améliorer ses armes et son équipement, même les adversaires de base deviennent fastidieux à abattre. La comparaison avec Ghost of Tsushima ou Rise of the Ronin est inévitable, ces derniers ayant mieux intégré les mécaniques RPG sans nuire au rythme de jeu. Heureusement, baisser la difficulté reste une option pour fluidifier l’expérience.

Une réalisation technique soignée, mais des animations d’un autre âge

Graphiquement, Assassin’s Creed Shadows impressionne par la finesse de ses textures, la gestion des saisons et ses environnements vivants. L’attention aux détails des armures, des tissus et des visages montre le soin apporté à cette production. Mais si le monde ouvert est somptueux, les animations faciales et corporelles durant les dialogues sont datées, voire gênantes. Les scènes émotionnelles perdent en intensité à cause de ces mouvements rigides et robotiques, un vrai contraste avec la qualité globale des graphismes. On regrette que la franchise, autrefois référence en matière d’animations, ne soit pas à la hauteur de ses ambitions actuelles. Heureusement, Assassin’s Creed Shadows reste stable avec peu de bugs majeurs au lancement.

On en pense quoi ?

Assassin’s Creed Shadows réussit à proposer une expérience solide, portée par deux héros attachants et une immersion réussie dans le Japon féodal. La narration plus linéaire, le retour d’une infiltration exigeante et une direction artistique somptueuse sont ses points forts. Mais les lourdeurs des mécaniques RPG, le manque de flexibilité entre les deux protagonistes et les animations dépassées l’empêchent de briller pleinement. Ce n’est ni un retour aux sources complet, ni une évolution satisfaisante pour les fans de l’ère RPG. Reste un bon jeu, mais pas le chef-d’œuvre que beaucoup espéraient.

Publicité

À lire aussi sur Begeek:

Accessibilité : partiellement conforme