Une étude révèle des chiffres inattendus sur l’usage de l’IA comme compagnon social

Une récente étude met en lumière l’ampleur de l’usage de l’intelligence artificielle comme compagnon au quotidien. Les chiffres dévoilés mettent en évidence une tendance inattendue, révélant que de plus en plus d’individus se tournent vers l’IA pour rompre la solitude.
Tl;dr
- Usage émotionnel de Claude AI reste très minoritaire.
- Outil surtout utilisé pour le travail et la création.
- Débat sur les risques des interactions émotionnelles IA.
L’usage réel des chatbots bien éloigné des fantasmes
Loin du mythe selon lequel les chatbots incarneraient nos nouveaux confidents ou partenaires virtuels, les données fournies par Anthropic viennent, en quelque sorte, remettre l’église au centre du village. Selon une vaste analyse portant sur quelque 4,5 millions d’échanges avec son modèle Claude AI, la société américaine d’intelligence artificielle révèle que l’immense majorité des utilisateurs se servent de ces outils pour des tâches très concrètes : travail, rédaction de contenu, assistance technique.
Des conversations émotionnelles largement marginales
Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Sur l’ensemble des conversations analysées par Anthropic, seulement 2,9 % relèvent de discussions à portée émotionnelle. Plus étonnant encore, le recours à un chatbot pour simuler une relation ou une forme de « compagnonnage » ne concerne que 0,5 % des interactions. Les échanges liés au coaching n’atteignent même pas 1,13 %, tandis que ceux à caractère romantique plafonnent à un infime 0,05 %. En somme, la quête d’affection auprès de l’intelligence artificielle demeure un phénomène ultra-minoritaire.
Un constat partagé par d’autres acteurs du secteur. À titre d’exemple, une étude menée conjointement par OpenAI et le MIT sur l’usage de ChatGPT aboutit à des conclusions similaires : l’usage professionnel et la création restent les premiers moteurs du dialogue homme-machine.
L’IA et la tentation de l’empathie : entre bénéfices et dérives
Néanmoins, même si ces usages sont rares, la question fait débat. Faut-il confier à une intelligence artificielle le soin d’apporter un soutien émotionnel ? Du côté d’Anthropic, on nuance : « L’impact émotionnel de l’IA peut être positif : disposer d’un assistant compréhensif dans sa poche peut améliorer son quotidien sous bien des aspects. » Mais la prudence est de mise : « L’IA a aussi montré des comportements troublants – incitation à l’attachement excessif ou encouragements irréalistes. »
Dans leur analyse, les chercheurs ont observé que les rares utilisateurs sollicitant Claude AI dans un but affectif évoquaient souvent des problématiques profondes : santé mentale, solitude persistante… Quelques-uns y trouvent un outil de coaching personnel pour progresser sur certains traits ou compétences.
Bilan nuancé pour les IA conversationnelles
Pour synthétiser ces résultats parfois contre-intuitifs :
- L’accompagnement émotionnel par l’IA reste très limité aujourd’hui.
- Cet usage pose tout de même question tant il peut toucher aux vulnérabilités humaines.
- L’avenir du soutien psychologique automatisé soulève autant d’espoirs que de réticences parmi experts et sociétés technologiques.
Entre promesses technologiques et craintes éthiques, la place réservée aux émotions dans nos échanges avec les intelligences artificielles semble donc promise à rester marginale… du moins pour l’instant.