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Une alternative au GPS se profile dans les ondes TV

Une alternative au GPS se profile dans les ondes TV
Publié le

Le système BPS se développe aux États-Unis pour offrir une solution de secours en cas de brouillage ou de piratage des signaux GPS.

Tl;dr

  • Le BPS utilise les signaux de télévision numérique (ATSC 3.0) pour fournir des données de localisation en complément ou secours du GPS.
  • Moins précis que le GPS, il reste utile pour vérifier ou maintenir un positionnement en cas d’interférence ou de brouillage satellite.
  • Son déploiement est en cours aux États-Unis, avec une adoption publique prévue d’ici 2027-2029.

Une technologie menacée

Le Global Positioning System (GPS) est devenu essentiel à de nombreux usages quotidiens, que ce soit sur nos smartphones, dans les voitures ou pour des applications professionnelles. Cependant, sa vulnérabilité est de plus en plus manifeste. Des interférences ont été signalées au-dessus de zones sensibles comme la mer Baltique, la mer Noire et la Méditerranée orientale. Dans le cadre du conflit russo-ukrainien, des exemples de brouillage ou de falsification de signal (spoofing) ont été documentés. Ces attaques soulignent la fragilité de cette technologie pourtant cruciale. Il devient donc stratégique de prévoir une solution de secours. C’est dans ce contexte que le BPS entre en scène.

Une alternative basée sur les signaux TV

Le Broadcast Positioning System (BPS) repose sur l’utilisation des signaux télévisés, et plus précisément du standard ATSC 3.0, appelé aussi « Next Gen TV ». Cette technologie permet d’insérer des données de synchronisation et de positionnement dans les flux de diffusion télévisuelle. Le BPS utilise ainsi l’infrastructure existante des antennes de télévision, très répandues, pour créer un réseau terrestre de localisation. L’ajout d’une trame ATSC permet une précision temporelle de l’ordre de 100 nanosecondes. Ce système est moins précis que le GPS mais suffisant pour confirmer ou soutenir ses données. Il fonctionne à condition de capter le signal d’au moins quatre émetteurs.

Un développement encore en cours mais prometteur

Le BPS est actuellement en phase de test, ayant atteint la quatrième étape sur six de son développement. D’ici 2027, la synchronisation basée sur ATSC 3.0 devrait être accessible au public. Et à l’horizon 2029, la fonction de positionnement devrait être pleinement opérationnelle. Pour en bénéficier, un récepteur compatible BPS sera nécessaire, tout comme aujourd’hui un appareil GPS. Cette avancée n’aura rien d’anecdotique dans un monde où la géolocalisation est omniprésente. Même si la précision reste modeste (environ 100 mètres), l’intérêt est réel en cas de panne ou d’attaque contre les systèmes satellitaires. La complémentarité est ici la clé.

Une solution surtout adaptée aux États-Unis… pour l’instant

Le BPS tire parti du standard ATSC 3.0, actuellement déployé principalement aux États-Unis, où environ 75% des foyers peuvent déjà capter ces signaux. Ce chiffre est appelé à croître avec la généralisation de la télévision numérique de nouvelle génération. En revanche, dans d’autres régions du monde, des standards différents comme le DVB-T ou DVB-T2 dominent. On ignore encore si ces technologies pourront intégrer des données de positionnement comme le fait ATSC 3.0. Des adaptations régionales sont donc envisageables, notamment en Russie (avec Glonass) ou en Europe (avec Galileo). L’idée d’un système de secours local basé sur la diffusion terrestre fait lentement son chemin.

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