The Velvet Sundown : quand un groupe virtuel bouscule l’industrie musicale

L’essor des morceaux produits par IA ébranle la scène musicale et menace les artistes indépendants.
Tl;dr
- Le groupe californien The Velvet Sundown suscite le doute car aucune preuve concrète de leur existence réelle n’apparaît, avec des images générées par IA et deux albums quasi identiques sortis en peu de temps.
- Les plateformes musicales comme Deezer et Qobuz alertent sur la hausse massive des morceaux créés par intelligence artificielle, qui posent un problème de fraude et d’authenticité dans l’industrie.
- Cette montée des artistes « fantômes » impacte durement les vrais musiciens indépendants, qui peinent à rivaliser face à des créations sans âme propulsées par des algorithmes.
L’étrange ascension de The Velvet Sundown
Dans l’univers foisonnant du streaming musical, un nouveau nom agite les discussions : The Velvet Sundown. Quatre musiciens californiens, surgis d’un prétendu garage surchauffé, revendiquent une identité psychédélique et des sonorités évoquant à la fois Pink Floyd, Tame Impala et, dans leurs jours les plus sages, King Gizzard and the Lizard Wizard. Pourtant, derrière ce succès instantané – plus de 400.000 auditeurs mensuels sur Spotify –, subsistent de sérieux doutes : et si ce groupe n’existait tout simplement pas ?
Une identité trouble, entre humains et IA
En creusant le mystère autour de The Velvet Sundown, on se heurte à une série d’indices déconcertants. Aucune trace concrète des membres sur les réseaux sociaux ou ailleurs en ligne ; seules quelques images manifestement générées par l’intelligence artificielle illustrent leur présence numérique. Sur X, on découvre des visuels étranges : guitares déformées, doigts fusionnés à des hamburgers… Le groupe affirme pourtant être bien réel : « la vérité arrive… restez connectés ». Mais voilà : deux albums déjà sortis en juin 2025, quasi identiques jusque dans leur minutage — un rythme et une productivité qui interrogent.
Difficile alors pour les observateurs comme pour les fans de démêler le vrai du faux. D’autant que la tendance s’étend au-delà : Deezer a ajouté un tag signalant l’origine IA sur la page du groupe, tandis que son CEO explique : « Nous assistons à une forte hausse des morceaux générés par IA… c’est un défi majeur pour l’industrie ». Chez Qobuz aussi, on tire la sonnette d’alarme : jusqu’à 70% des écoutes de titres purement IA seraient frauduleuses.
L’impact sur les vrais musiciens indépendants
Cette prolifération inquiète particulièrement les petits groupes. Prenons l’exemple éloquent de SorryPark, formation locale bien réelle : concerts à répétition, production maison assumée et présence active sur TikTok ou Instagram. Malgré tous ces efforts — plusieurs centaines d’auditeurs mensuels — le découragement domine face à la concurrence d’artistes « fantômes », propulsés par des algorithmes. Halil, leur bassiste, confie : « C’est démoralisant… Voir des morceaux sans âme atteindre ce qu’on ne peut qu’espérer. »
Pour soutenir ces artistes authentiques :
- Assister aux concerts et acheter du merchandising.
- Partager leur musique et suivre leurs réseaux sociaux.
L’avenir du streaming musical sous influence algorithmique
Le débat reste ouvert. S’agit-il là d’un simple phénomène passager ou du nouveau visage de l’industrie musicale ? Si certains se résignent à consommer ces nouveaux titres artificiels, d’autres rappellent que rien ne remplace le plaisir brut d’un concert vivant. À chacun donc de choisir sa voie au cœur de cette mutation sans précédent orchestrée par l’intelligence artificielle — en gardant à l’esprit que derrière chaque hit mystérieux pourrait bien se cacher une main invisible… ou totalement absente.