Spotify s’affranchit des commissions de l’App Store imposées par Apple

Spotify met fin à sa dépendance financière envers Apple en cessant de payer les commissions imposées sur les abonnements via l’App Store, marquant ainsi un tournant dans la relation entre le géant du streaming musical et la firme californienne.
Tl;dr
- Spotify autorise enfin des paiements hors App Store.
- Apple obligé d’arrêter ses commissions externes, mais fait appel.
- Epic Games et d’autres entreprises saluent cette victoire juridique.
Spotify prend ses distances avec l’App Store
Depuis la décision retentissante rendue plus tôt cette semaine par la juge fédérale Yvonne Gonzalez Rogers, les répercussions n’ont pas tardé à se faire sentir dans l’univers numérique. Le principal concerné, Apple, doit désormais cesser de collecter des frais sur les achats réalisés en dehors de son App Store. Cette injonction intervient alors que le groupe était accusé de contourner un jugement similaire prononcé en 2021, via des « loopholes » pointés du doigt par la justice.
Nouvelles fonctionnalités et ambitions chez Spotify
Dans ce contexte bouillonnant, une entreprise a immédiatement profité de ce nouveau terrain : Spotify. La dernière mise à jour (version 9.0.40) disponible sur l’App Store marque un tournant. Désormais, la plateforme suédoise peut intégrer des liens externes pour ses abonnements. Elle gagne ainsi la possibilité d’afficher des prix attractifs ou de proposer différentes formules sans verser près d’un tiers de ses revenus à Apple. Plus qu’un simple détail technique, cette évolution ouvre aussi la voie à des microtransactions ciblées, notamment autour des audiobooks, en dehors même de l’application. Le service espère offrir, selon ses termes, « des opportunités d’achat fluides qui profiteront directement aux créateurs ».
Mécontentement affiché et réactions dans le secteur
Mais le chemin aura été long. Sur son site officiel, Spotify ne cache pas son irritation face à la lenteur du géant californien à appliquer la précédente décision dans l’affaire dite Epic Games. Pour l’entreprise musicale, « L’absurdité d’avoir attendu quatre ans pour fournir ces services basiques autorisés par décision judiciaire souligne combien Apple a abusé de sa position dominante au détriment des autres acteurs ». Ce jugement fait suite au combat mené par Epic Games, qui fut le déclencheur initial du bras de fer judiciaire.
L’écosystème en mutation et riposte d’Apple
L’onde de choc s’étend déjà : encouragé par ce précédent favorable, Epic Games annonce pour sa part une politique zéro commission temporaire sur certains jeux distribués via l’Epic Games Store (EGS), ainsi que le lancement prochain des EGS Webshops permettant des achats directs hors application. Face à cette dynamique enclenchée par les décisions judiciaires, Apple, tout en affirmant se conformer aux ordonnances, n’entend pas baisser les bras : le groupe prépare un appel. Une semaine décidément tendue pour la firme à la pomme qui vient également d’être condamnée outre-Manche dans une affaire de brevet impliquant plus de 500 millions de dollars dus à Optis.