PS5 : Sony sous la menace des tarifs américains
La guerre commerciale pèse sur l’industrie du jeu vidéo et le géant japonais Sony en ressent déjà les effets.
Tl;dr
- Sony alerte sur un surcoût potentiel de 680 millions de dollars lié aux droits de douane américains, poussant la firme nipponne à réévaluer sa stratégie.
- Des hausses de prix sont envisagées pour certains produits, mais la PS5 pourrait être épargnée aux États-Unis en raison de la forte concurrence.
- La production locale est à l’étude pour contourner ces taxes, dans un contexte où l’ensemble du marché du jeu vidéo anticipe une inflation des prix.
Des perspectives assombries par les tarifs américains
L’annonce a fait l’effet d’un pavé dans la mare lors de l’appel aux investisseurs : selon la directrice financière de Sony Group Corporation, Lin Tao, les droits de douane mis en place sous la présidence Trump pourraient entraîner une charge supplémentaire de près de 100 milliards de yens, soit environ 680 millions de dollars, pour le géant japonais de l’électronique. Une note salée, confirmée par le média spécialisé Nikkei Asia, qui pousse le groupe à revoir ses stratégies pour l’année à venir.
Une stratégie tarifaire sous tension
Pour limiter cet impact, l’entreprise n’exclut pas d’augmenter le prix de certains produits, « passant le coût des taxes aux consommateurs pour préserver sa rentabilité ». Néanmoins, rien ne dit que la très populaire PS5 sera directement concernée, surtout sur le marché américain où la concurrence reste féroce et la demande soutenue. À ce stade, les détails sur les éventuelles hausses se font attendre. Il faut cependant rappeler que Sony n’a pas hésité récemment à ajuster à la hausse le tarif de la PS5 dans plusieurs régions clés : Australie, Europe, Royaume-Uni et Nouvelle-Zélande.
L’épineuse question de la production locale
Au cœur des discussions également : la possibilité d’installer une partie des chaînes d’assemblage sur le sol américain. Le PDG, Hiroki Totoki, évoque ainsi un scénario où la PS5 serait « produite localement », ce qui constituerait selon lui une stratégie efficace face aux barrières douanières actuelles. Reste à savoir si ce projet pourra rapidement aboutir. D’autant plus que les consoles continuent majoritairement d’être assemblées en Chine, malgré quelques transferts vers l’Inde et le Vietnam ces dernières années.
Il faut préciser ici que les consoles de jeux ne bénéficient pas des exemptions accordées à d’autres équipements électroniques tels que smartphones ou semi-conducteurs – un élément qui pèse lourd dans l’équation. Autre donnée clé : si un répit temporaire avec une suspension des taxes a été annoncé, le taux demeure aujourd’hui trois fois supérieur à celui appliqué dans d’autres pays.
Paysage concurrentiel et évolutions possibles du marché
Cette situation n’est pas propre à Sony. Déjà, Microsoft a augmenté ses prix pour les consoles et accessoires Xbox, tandis que les jeux first-party passeront bientôt à 80 dollars. Même son de cloche chez Nintendo, dont la future Switch 2 pourrait voir son prix grimper en fonction des évolutions tarifaires. De quoi interroger les consommateurs américains sur leur pouvoir d’achat face à une offre premium dont le coût pourrait continuer d’enfler.
