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Neom : le rêve futuriste saoudien vire au cauchemar financier

Neom : le rêve futuriste saoudien vire au cauchemar financier
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Le projet pharaonique de la mégapole Neom semble s’enliser dans des coûts astronomiques et des retards à répétition.

Tl;dr

  • Le projet Neom de l’Arabie Saoudite accumule retards et dépassements de coûts, avec une facture estimée à 8.800 milliards de dollars et une construction pouvant durer 55 ans.
  • Le chantier fait face à de graves problèmes logistiques : manque de main-d’œuvre, infrastructures insuffisantes et pénuries d’électricité.
  • Malgré ces difficultés, McKinsey & Company profite du projet en empochant plus de 130 millions de dollars par an pour ses services de conseil.

Un chantier aux ambitions sans limites

Lancé il y a huit ans par Mohammed ben Salmane, le projet Neom (un « concurrent » de la Silicon Valley) devait symboliser l’avenir du Royaume saoudien : une ville linéaire de 170 kilomètres, alimentée par des énergies renouvelables et intégrant les technologies les plus avancées. Présentée comme une révolution urbaine et écologique, cette mégalopole était censée incarner la diversification économique du pays, au-delà du pétrole. Pourtant, derrière cette vitrine futuriste, les réalités du chantier sont bien plus complexes. Le projet accumule retards et surcoûts, au point d’inquiéter ses propres promoteurs.

Des coûts vertigineux qui inquiètent

Selon un rapport interne cité par le Wall Street Journal, les dépenses ont déjà dépassé les 50 milliards de dollars. Mais ce n’est qu’un début : une projection interne estime désormais que la facture finale pourrait atteindre 8.800 milliards de dollars, soit plus de 25 fois le budget annuel de l’Arabie saoudite. Pire encore, la construction pourrait s’étaler sur 55 ans, bien au-delà du calendrier initial. Ces chiffres alarmants laissent planer de sérieux doutes sur la viabilité économique de Neom, qui pourrait bien se transformer en gouffre financier pour le royaume.

Des défis logistiques sous-estimés

Les ambitions du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane semblent avoir ignoré certaines contraintes fondamentales. Le projet est aujourd’hui confronté à un manque criant de main-d’œuvre, à l’absence d’infrastructures de transport suffisantes et à des pénuries d’électricité sur le site. Ces obstacles ralentissent considérablement l’avancement des travaux et font douter de la capacité du projet à tenir ses promesses. Certains analystes comparent même Neom à la « Waterloo » personnelle du prince héritier, en référence à la célèbre défaite de Napoléon, tant les défis semblent insurmontables.

McKinsey, le grand gagnant du projet ?

Malgré les difficultés, une entreprise tire son épingle du jeu : le cabinet de conseil McKinsey & Company. Selon le WSJ, la firme américaine toucherait plus de 130 millions de dollars par an pour ses services de conseil auprès de Neom. Ce rôle stratégique suscite cependant des critiques, notamment sur l’éventuel conflit d’intérêts entre la planification du projet et la validation de ses projections financières. McKinsey assure pourtant avoir mis en place des « protocoles stricts » pour éviter toute dérive. Une affirmation qui peine à rassurer, alors que le projet Neom reste enlisé dans l’incertitude.

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