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Le cartel d’El Chapo aurait éliminé des informateurs en piratant un téléphone du FBI

Le cartel d’El Chapo aurait éliminé des informateurs en piratant un téléphone du FBI
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Le cartel dirigé par El Chapo aurait réussi à localiser et éliminer des informateurs en piratant un téléphone utilisé par le FBI, compromettant ainsi la sécurité des collaborateurs de la justice américaine face à cette organisation criminelle redoutée.

Tl;dr

  • Le cartel de Sinaloa a piraté le FBI.
  • Des témoins ont été identifiés et intimidés via la cybersurveillance.
  • Les failles UTS du FBI sont jugées « existentielles ».

Quand la cybersurveillance bascule : les failles de l’FBI exposées par le cartel de Sinaloa

Parfois, l’enquêteur devient la cible. Un récent rapport du Department of Justice, repéré par Ars Technica, met en lumière une affaire aussi glaçante qu’édifiante : le puissant cartel mexicain de Sinaloa, confronté à la traque inlassable des autorités américaines, aurait fait appel à un hacker pour surveiller et infiltrer les opérations mêmes de le FBI.

L’objectif : remonter jusqu’aux témoins clefs dans le dossier contre le baron de la drogue Joaquín « El Chapo » Guzmán. Des informations collectées auraient ensuite permis d’intimider, voire d’éliminer certains coopérants.

Un arsenal technologique à disposition des cartels

Les méthodes du pirate dépeintes dans ce rapport — largement caviardé — révèlent une sophistication inattendue. Cet individu proposait aux chefs mafieux « un menu de services » pour exploiter téléphones portables et divers appareils électroniques. Selon le document, il observait même les allées et venues à l’ambassade américaine de Mexico, identifiant notamment un attaché juridique adjoint (ALAT) du bureau fédéral.

Grâce au numéro de portable de ce dernier, il a pu accéder à des listes d’appels ainsi qu’à des données de géolocalisation. Et ce n’est pas tout : l’utilisation du réseau urbain de caméras a permis au hacker de suivre à la trace cet agent, et surtout d’identifier ses contacts locaux. Les conséquences sont lourdes : selon l’enquêteur principal cité dans le rapport, ces données ont servi à faire pression sur des sources potentielles – parfois jusqu’à leur élimination.

L’inquiétude croissante face aux outils UTS commerciaux

La technique au cœur du scandale : la surveillance technique omniprésente (UTS). Cette pratique désigne la collecte systématique de données couplée à des analyses poussées pour relier individus, objets ou lieux entre eux – en somme, retourner contre ses utilisateurs leurs propres armes d’investigation.

Désormais accessibles via des outils commerciaux, ces capacités représentent, selon le rapport, une menace « existentielle » pour les agences telles que le FBI. Autres exemples inquiétants cités : l’usage massif de relevés bancaires ou encore l’exploitation des historiques d’appels mobiles fournis par des courtiers en données.

Malaise au sein du FBI et recommandations sévères

Face à cette montée en puissance, la réaction du bureau fédéral laisse perplexe. Le rapport fustige une gestion « désorganisée et incohérente » du risque UTS et pointe l’insuffisance criante des contre-mesures adoptées depuis 2022 – sans véritable vision durable. Parmi les recommandations-clés formulées :

  • Intégrer toutes les vulnérabilités UTS dans un plan global.
  • Désigner clairement les responsables opérationnels.
  • Mieux former et structurer la riposte aux incidents liés à cette surveillance omniprésente.

À l’heure où la frontière entre enquêteurs et surveillés s’efface dangereusement, le défi posé par ces nouveaux outils ne cesse de grandir.

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