Hausse des contenus violents et du harcèlement sur Facebook après la modification de ses règles

La plateforme Facebook enregistre une augmentation des contenus violents et des cas de harcèlement, une évolution constatée après la modification de certaines politiques internes. Cette tendance soulève des inquiétudes quant à la sécurité et au bien-être des utilisateurs.

Des rapports inédits au cœur de la politique de modération

Alors que la plateforme Facebook poursuit sa mue, la publication du premier rapport trimestriel d’intégrité depuis le changement de cap orchestré par Mark Zuckerberg apporte un éclairage précieux sur l’impact concret des nouvelles règles. Pour la première fois, Meta dévoile comment l’assouplissement de ses politiques a transformé l’expérience des milliards d’utilisateurs actifs. Ce tournant s’accompagne d’une communication offensive : selon l’entreprise, la réduction des « erreurs » dans la modération constituerait une victoire, même si certains indicateurs semblent plus nuancés.

Basculement des priorités : moins de suppressions, plus de vigilance sur les jeunes

Dans les faits, le volume total de contenus supprimés a connu une baisse marquée. Par exemple, seulement 3,4 millions de publications ont été traitées pour contenu haineux sur Facebook, un chiffre au plus bas depuis 2018. Même tendance pour les spams – tombés à 366 millions contre 730 millions fin 2024 – ainsi que pour les faux comptes (1 milliard supprimé début 2025 contre 1,4 milliard précédemment). Ce recul ne concerne toutefois pas tous les publics : lorsqu’il s’agit d’utilisateurs adolescents, Meta continue d’appliquer une surveillance renforcée. L’entreprise s’engage à « protéger au maximum cette population », notamment via le filtrage proactif des publications jugées nuisibles.

Tensions autour des contenus problématiques et nouveaux outils techniques

Toutefois, deux catégories échappent à cette tendance générale. Le taux de contenus violents ou graphiques est passé de 0,06–0,07 % fin 2024 à 0,09 % début 2025 ; le harcèlement et l’intimidation progressent également légèrement. Dans un univers où chaque décimale représente potentiellement des millions de publications quotidiennes, ces hausses restent loin d’être anecdotiques.

Afin d’améliorer la détection automatique sans multiplier les erreurs humaines, Meta mise désormais davantage sur les modèles linguistiques avancés (LLM), censés « dépasser dans certains domaines la performance humaine ». Parmi les mesures notables introduites récemment :

• Diversification du recours à l’IA générative pour trier les signalements.
• Lancement progressif d’un système communautaire participatif inspiré des « Community Notes ».

L’après fact-checking : vers une vérification communautaire ?

Dernier chantier : la fin progressive des partenariats avec les vérificateurs tiers aux États-Unis au profit d’un système interne. Si l’efficacité réelle du dispositif reste à démontrer – aucun chiffre précis n’est encore partagé –, Meta promet davantage de transparence dans ses prochaines communications.

Cette nouvelle approche suscite donc autant d’espoirs que d’interrogations : entre volonté affichée de réduire les erreurs et montée perceptible de certains risques en ligne, l’équilibre semble encore fragile au sein du géant des réseaux sociaux.