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Crète : les raisons pour lesquelles la Grèce est fréquemment secouée par des séismes

Crète : les raisons pour lesquelles la Grèce est fréquemment secouée par des séismes
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La Crète a récemment été secouée par un nouveau séisme, rappelant la fréquence des tremblements de terre en Grèce. Ce phénomène s’explique par la situation géographique du pays, exposé à d’importantes failles tectoniques.

Tl;dr

  • Forte secousse sismique au large de la Crète.
  • La Grèce, zone à forte sismicité européenne.
  • Risque de répliques impossible à prévoir précisément.

Nouvelle secousse majeure en mer Égée

Ce jeudi 22 mai 2025, une nouvelle fois, la terre a tremblé en Grèce. Très tôt le matin, un séisme de magnitude 6,1 a été enregistré au large de la Crète, plongeant momentanément la région dans l’inquiétude.

Malgré cette force notable, l’épicentre situé en pleine mer et une profondeur de 68 kilomètres ont limité les dégâts. Aucun blessé n’est à déplorer. Toutefois, par mesure de précaution, une alerte tsunami a été activée.

Pourquoi la Grèce est-elle si exposée ?

Difficile d’ignorer que le pays hellène se retrouve fréquemment sous les feux des projecteurs pour ses secousses telluriques. Si l’on remonte aux causes profondes, tout part du mouvement continu des plaques tectoniques. Pour simplifier : la plaque africaine glisse sous la plaque eurasienne dans ce secteur — c’est ce qu’on appelle la subduction. Le phénomène se concentre le long de la fosse hellénique, une zone géologique très active où les séismes sont monnaie courante.

Les explications du tectonicien Yann Klinger (IPGP, CNRS) donnent une image parlante : « C’est un peu comme si deux personnes essayaient de pousser deux planches de bois l’une contre l’autre », explique-t-il. La pression finit par céder brutalement : c’est là que naissent les tremblements de terre.

Autre particularité locale, la présence d’une multitude de failles secondaires actives fragilise encore le territoire grec. « C’est même l’une des zones les plus actives d’Europe en termes de sismicité », souligne Yann Klinger.

Séismes à répétition : un risque permanent mais maîtrisé

Cette instabilité n’est pas exclusive à la Grèce ; sa voisine, la Turquie, ou encore le Japon, vivent sous le même régime géodynamique. Pourtant, nuance importante selon Yann Klinger : « Au Japon, les magnitudes sont généralement supérieures. Un séisme comme celui de Tōhoku en 2011 — magnitude supérieure à 9 — n’est pas envisageable ici.»

Peut-on craindre d’autres secousses dans les prochains jours ? Les spécialistes restent prudents : si des répliques sont probables, mais leur nombre et leur intensité restent inconnus.

Comme le rappelle Guy Sénéchal, enseignant-chercheur en séismologie : « Aucun signe précurseur ne permet d’anticiper précisément un séisme ou ses répliques. On ne peut qu’étudier le passé pour tenter d’esquisser ce que pourrait réserver l’avenir.»

L’habitude grecque face au danger sismique

Finalement, si ces événements demeurent angoissants, ils font partie du quotidien pour un pays qui a adapté ses infrastructures et son code du bâtiment afin d’en limiter l’impact. Un savoir-faire acquis au fil du temps et qui, heureusement cette fois-ci encore, a permis d’éviter toute tragédie humaine ou matérielle majeure.

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