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Cloudflare lance un test pour faire payer l’accès de ses sites aux robots d’IA collecteurs

Cloudflare lance un test pour faire payer l’accès de ses sites aux robots d’IA collecteurs
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Cloudflare lance une initiative visant à limiter l’accès de certains robots d’intelligence artificielle à ses sites web. Désormais, ces bots devront s’acquitter d’une redevance pour pouvoir continuer à collecter des données sur la plateforme.

Tl;dr

  • Cloudflare facilite le blocage des robots IA par défaut.
  • Lancement du test « pay per crawl » pour monétiser l’accès.
  • Les éditeurs majeurs adoptent déjà ces mesures de protection.

Une riposte inédite face à l’invasion des bots IA

Depuis quelques semaines, la société Cloudflare affine sa stratégie contre la prolifération des robots IA aspirant massivement les contenus du web. Un enjeu de taille, alors que des acteurs comme Condé Nast, TIME ou encore The Associated Press choisissent désormais de restreindre l’accès à leurs ressources. Pour ces éditeurs, l’arrivée de chatbots génératifs bouleverse l’équilibre économique : si les internautes ne consultent plus directement leurs sites via les liens sources, les revenus publicitaires s’effondrent.

Nouveaux outils et choix simplifiés pour les clients Cloudflare

Dans cette dynamique, Cloudflare vient d’annoncer que tout nouvel utilisateur se verra systématiquement proposer, lors de son inscription, de bloquer ou non les robots d’IA. Cette démarche vise à démocratiser une fonctionnalité gratuite lancée en 2024, qui permettait déjà de filtrer ces crawlers sans manipulation complexe. Désormais, ce réglage s’effectue d’un simple clic. Plusieurs grands éditeurs s’emparent rapidement de cette possibilité pour protéger leur production originale.

Payer pour accéder au contenu : vers un nouveau modèle ?

Mais la véritable innovation se joue ailleurs : le lancement du dispositif expérimental baptisé « pay per crawl ». L’idée ? Faire payer chaque accès des robots aux pages web. Lorsque l’un de ces crawlers souhaite obtenir un contenu :

  • s’il présente un paiement valide dans ses requêtes, l’accès est accordé (code HTTP 200) ;
  • dans le cas contraire, la réponse technique signale qu’un paiement est nécessaire (code 402).

Cloudflare enregistre chaque transaction et fournit toute l’infrastructure technique. Les éditeurs gardent toutefois la main : ils peuvent accorder un accès gratuit à certains robots, ou fixer un prix uniforme par demande sur leurs différents sites.

Vers une régulation de l’écosystème IA ?

La société précise que ce projet n’en est qu’à ses débuts et qu’elle entend soutenir le développement de places de marché plus sophistiquées. Ces plateformes pourraient introduire une tarification dynamique selon la nature des contenus demandés. Dans une déclaration récente, son dirigeant Matthew Prince résume la philosophie du groupe : il s’agit avant tout de redonner aux créateurs le contrôle sur leurs œuvres tout en préservant « l’avenir d’un Internet libre et foisonnant avec un modèle gagnant-gagnant pour tous ».

L’équilibre entre innovation en intelligence artificielle et protection des créateurs semble aujourd’hui se jouer à travers ce genre d’expérimentations techniques inédites.

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