Bluesky veut réinventer la vérification des comptes

En s’appuyant sur des "vérificateurs de confiance", le réseau social Bluesky souhaite offrir une alternative crédible à la vérification payante.
Tl;dr
- Bluesky prépare un nouveau système de badge bleu basé sur des organisations tierces appelées « vérificateurs de confiance ».
- Ce modèle décentralisé permettrait aux utilisateurs de voir qui a validé chaque compte vérifié.
- Contrairement à X, la vérification ne serait pas payante mais fondée sur la fiabilité et la reconnaissance des partenaires.
Une découverte dans le code source
Des indices sur un nouveau système de vérification par badge bleu ont été repérés dans le dépôt GitHub public de Bluesky par une ingénieure spécialisée en rétro-ingénierie, alice.mosphere.at. Le badge bleu ressemblera visuellement à celui popularisé par Twitter, mais son fonctionnement sera distinct. Bluesky envisage de confier la vérification non seulement à sa propre équipe, mais aussi à des organisations tierces dites « vérificateurs de confiance ». Cela marquerait un tournant vers une vérification plus distribuée et potentiellement plus crédible. Une annonce officielle pourrait arriver dès la semaine prochaine, selon un lien de blog intégré dans une récente mise à jour du code. L’icône du badge est une pastille bleue avec une coche blanche pour les comptes vérifiés. Les vérificateurs de confiance, eux, auront un badge à bordures festonnées.
Une vérification décentralisée et partagée
Contrairement à X, Bluesky veut répartir la responsabilité de la vérification entre plusieurs entités. Des médias comme le New York Times pourraient ainsi avoir le pouvoir d’authentifier des comptes. En appuyant sur un badge, les utilisateurs pourront voir quelle organisation a délivré la vérification. Cela introduit plus de transparence et renforce potentiellement la fiabilité du badge. Cette méthode reflète la volonté de Bluesky de créer un réseau plus ouvert et moins centralisé. Elle s’inscrit dans une vision plus communautaire de la gestion de l’identité numérique. Le système actuel permet déjà une forme d’authentification via des sites web officiels. Ce nouveau modèle enrichirait donc l’existant sans le remplacer.
Une réponse aux limites du système de X
Depuis qu’Elon Musk a modifié le système de vérification de Twitter (devenu X), seuls les abonnés payants peuvent obtenir un badge. Ce changement a largement été critiqué, notamment pour avoir affaibli la crédibilité de la vérification. Des comptes automatisés ou peu fiables ont ainsi pu obtenir un badge simplement en payant. Musk a tenté de corriger le tir en redonnant des badges à certaines personnalités, sans toutefois revenir totalement en arrière. Ce flou a contribué à brouiller la signification du badge bleu sur la plateforme. Bluesky semble donc vouloir se différencier avec un système plus rigoureux et moins commercial. L’objectif est clair : restaurer la confiance dans les symboles de légitimité en ligne.
Une expérimentation à suivre de près
Bluesky semble miser sur l’expérimentation pour trouver un équilibre entre ouverture et contrôle. Jay Graber, PDG de Bluesky, avait déjà évoqué en 2024 l’idée d’un système de vérification distribué. En confiant ce rôle à des entités jugées fiables, Bluesky pourrait améliorer la qualité des interactions sur sa plateforme. Mais ce modèle pose aussi des questions : quelles seront les conditions pour devenir un vérificateur de confiance ? Et comment éviter les abus ou les conflits d’intérêts ? Si le système fonctionne bien, il pourrait inspirer d’autres réseaux sociaux en quête d’alternatives crédibles. Bluesky avance donc prudemment, mais avec une direction claire. Le succès dépendra de l’adhésion des utilisateurs et des partenaires.