Blackstone veut entrer au capital de TikTok

Le géant mondial du capital-investissement, avec des actifs dépassant les 1000 milliards de dollars, pourrait jouer un rôle clé dans la restructuration de TikTok aux États-Unis.

Une scission pour éviter l’interdiction

Face à la loi américaine exigeant le retrait de ByteDance de TikTok aux États-Unis, un groupe d’investisseurs, dont General Atlantic et Susquehanna, prévoit de racheter les parts chinoises. Leur objectif est de ramener la participation chinoise sous les 20%, seuil légal imposé par Washington. Blackstone envisage d’apporter des fonds supplémentaires pour soutenir cette transition et sécuriser l’avenir de l’application sur le sol américain. Cette opération viserait à apaiser les craintes du gouvernement américain concernant la collecte de données des utilisateurs. En réduisant l’influence chinoise, les investisseurs espèrent éviter une interdiction définitive de l’application sur le marché américain. Cependant, la faisabilité financière et juridique d’un tel rachat reste encore incertaine.

Une échéance cruciale

Après une brève interdiction en janvier dernier, TikTok a été rétabli lorsque Donald Trump, une fois en fonction, a repoussé l’échéance de la vente à avril 2025. Le président américain pourrait accorder un nouveau délai ou user de cette situation comme levier dans ses négociations avec la Chine, notamment en envisageant une baisse des tarifs douaniers pour faciliter un accord. L’administration américaine considère cette affaire comme une question de sécurité nationale, ce qui complique les discussions. Les dirigeants de TikTok tentent d’obtenir des garanties pour maintenir leurs activités sans interruption. De nombreux experts estiment que la décision finale dépendra des rapports de force entre Washington et Pékin dans les mois à venir.

Un flou persistant sur le financement

Les investisseurs de ByteDance n’ont pas encore précisé le montant nécessaire pour racheter les parts chinoises. Selon des documents judiciaires, ByteDance est détenu à 58 % par des investisseurs internationaux, à 21% par son fondateur chinois Zhang Yiming et à 21% par ses employés, dont 7000 américains. Cette répartition complique les négociations sur l’avenir de TikTok aux États-Unis. Un rachat des parts chinoises nécessiterait plusieurs milliards de dollars et une structuration financière complexe. Les investisseurs cherchent des partenaires stratégiques capables d’apporter les fonds nécessaires sans provoquer de tensions géopolitiques. Les discussions en cours devraient préciser les modalités de financement et l’impact de cette opération sur la gouvernance de TikTok.

L’implication directe de la Maison-Blanche

L’administration américaine joue un rôle inédit dans ces négociations, intervenant presque comme une banque d’investissement. Des discussions avaient déjà eu lieu sous Trump pour faire entrer Oracle et certains actionnaires de ByteDance dans la gestion de TikTok. Ce dossier hautement stratégique reste sous étroite surveillance à l’approche de l’échéance d’avril 2025. La Maison-Blanche suit de près les discussions et pourrait imposer des conditions strictes à tout accord conclu. Certains analystes estiment que cette intervention politique pourrait freiner les négociations et allonger les délais. En attendant, l’avenir de TikTok aux États-Unis reste incertain, avec des conséquences potentielles pour des millions d’utilisateurs et créateurs de contenu.