Apple accuse un ex-ingénieur d’avoir volé des secrets du Vision Pro

Un ingénieur parti chez Snap est au cœur d’une plainte d’Apple pour vol présumé de technologies confidentielles.
Tl;dr
- Apple poursuit en justice un ancien ingénieur, Di Liu, qu’elle accuse d’avoir emporté des milliers de documents confidentiels liés au développement du casque Vision Pro.
- Di Liu aurait transféré ces fichiers vers un cloud personnel peu avant de rejoindre Snap, sans informer Apple de son embauche.
- Cette affaire s’inscrit dans une série de litiges similaires pour Apple, qui réclame la restitution des données et l’inspection des appareils de l’ex-employé.
Nouvelle offensive judiciaire d’Apple
L’affaire secoue une nouvelle fois la Silicon Valley : l’entreprise californienne vient d’engager une action en justice contre l’un de ses anciens ingénieurs, lui reprochant d’avoir subtilisé des informations sensibles. Selon des documents consultés par SiliconValley.com, le géant à la pomme soupçonne son ex-collaborateur, Di Liu, d’avoir emporté avec lui un volumineux lot de secrets industriels lors de son départ après sept années passées au sein du groupe.
Les secrets du Vision Pro en jeu
D’après la plainte, Di Liu occupait un poste clé dans l’équipe en charge du développement du Vision Pro, un casque de réalité mixte encore entouré de nombreux mystères. Il aurait eu accès à divers éléments technologiques, certains déjà intégrés au produit, d’autres encore inédits. Peu avant sa démission – officiellement pour raisons personnelles et familiales – il avait accepté une offre concurrente chez Snap, dont le portefeuille comprend notamment les lunettes connectées Spectacles. Or, cette embauche n’aurait pas été signalée à son employeur précédent, ce qui lui aurait permis d’effectuer sans encombre son préavis réglementaire.
L’ombre du transfert illégal de données
Le cœur de l’accusation repose sur des faits précis : trois jours avant son départ effectif, Di Liu aurait téléchargé « des milliers de documents internes d’Apple vers un stockage cloud personnel ». L’entreprise estime que la nature confidentielle des fichiers et les similarités techniques entre les produits visés laissent craindre une utilisation délibérée chez le nouvel employeur. Pour dissiper toute trace compromettante, l’ingénieur aurait même supprimé certains fichiers sur son ordinateur professionnel.
Voici ce qu’exige aujourd’hui Apple, selon le dossier judiciaire :
- Dommages financiers non spécifiés.
- Restitution immédiate des informations dérobées.
- Saisie des appareils et comptes cloud personnels concernés pour inspection.
L’historique chargé des litiges autour du secret industriel chez Apple
Ce contentieux s’inscrit dans une série déjà longue. En 2019, c’était Gérard Williams III qui se retrouvait accusé après avoir rejoint NuVia, puis deux ans plus tard, la start-up Rivos était soupçonnée d’avoir recruté en masse des experts maison pour leur soutirer plusieurs gigaoctets de données stratégiques. Plus récemment encore, un autre ancien employé a présenté ses excuses publiques suite à la divulgation non autorisée d’informations sur le Vision Pro — bien que cette affaire ait finalement été classée.
Si pour l’heure Snap affirme « n’avoir aucun élément reliant ces accusations à l’activité ou au comportement actuel de Di Liu dans ses rangs », force est de constater que la compétition dans le secteur reste féroce et que chaque fuite peut vite devenir explosive.