Android Auto : cap sur le multimédia embarqué

Google élargit les possibilités d’Android Auto, relançant le débat sur les limites de l’infodivertissement en voiture.
Tl;dr
- Android Auto va désormais accueillir des applications de vidéos et de navigateurs web, mais leur usage sera restreint pour des raisons de sécurité.
- Les vidéos ne seront accessibles qu’à l’arrêt, tandis que les navigateurs soulèvent des interrogations sur leur utilité comparée aux smartphones déjà connectés.
- Les applications météo sortent de la bêta avec des services enrichis, tandis que ces évolutions relancent les débats sur la sécurité et la distraction au volant.
Android Auto s’ouvre aux vidéos et navigateurs web
Après avoir longtemps limité les possibilités des développeurs, Google vient de surprendre lors de sa conférence annuelle Google I/O 2025. Le géant californien a annoncé une évolution majeure de Android Auto, désormais prêt à accueillir deux nouvelles catégories d’applications : les vidéos et les navigateurs web. Une nouveauté qui interroge sur la pertinence – et la sécurité – de ces usages derrière un volant.
Si l’on comprend aisément l’intérêt d’un accès facile à la musique ou à la navigation GPS depuis son tableau de bord, l’arrivée annoncée des navigateurs suscite davantage de perplexité. D’autant que, pour l’instant, peu d’informations ont filtré du côté de Google. L’entreprise se contente d’indiquer une mise en service « bientôt », sans préciser quels modèles automobiles seront concernés, ni sous quelles conditions exactes ce type d’application sera utilisable. Il semble néanmoins acquis que, pour des raisons évidentes de sécurité, leur activation sera bloquée en situation de conduite.
L’utilité réelle en question
L’intégration d’applications vidéo – uniquement sur des véhicules compatibles connectés à un smartphone sous Android 16, et seulement lorsque le véhicule est à l’arrêt – paraît plus justifiable. Les conducteurs passant de longues minutes stationnés, par exemple lors d’une recharge électrique, pourraient trouver un certain confort à transformer leur écran central en mini-téléviseur. Toutefois, certains observateurs s’interrogent : pourquoi privilégier le navigateur du tableau de bord plutôt que celui du téléphone déjà connecté ? Le gain ne saute pas aux yeux. Pour certains développeurs, investir dans ce créneau relève presque du pari hasardeux.
Météo embarquée : la fin de la version bêta
Dans le même temps, une autre évolution fait son apparition : les applications météo quittent enfin leur phase bêta sur Android Auto. Les éditeurs peuvent désormais adapter leurs services aux écrans embarqués. Et pour cause : certaines applications offrent aujourd’hui bien plus qu’un simple bulletin – alertes météo extrêmes, cartes radar avancées ou prévisions hyperlocalisées enrichissent considérablement l’expérience utilisateur.
Quelques-unes des meilleures fonctionnalités proposées sur Apple CarPlay inspirent déjà cet écosystème : par exemple recevoir des indications météorologiques tout au long du trajet ou anticiper des changements soudains grâce à une intelligence artificielle comme Gemini. Une utilité jugée encore marginale mais qui pourrait bien convaincre certains profils d’utilisateurs.
Nouveaux usages… et nouveaux débats sécuritaires
Reste à savoir si ces innovations façonneront durablement nos usages derrière le volant ou si elles susciteront surtout un débat autour de la sécurité routière. La démocratisation des écrans connectés dans nos voitures ouvre indéniablement la voie à une multitude d’options… dont il faudra mesurer la réelle valeur ajoutée face aux risques potentiels liés à la distraction au volant.