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Les mots forts de Caroline Garcia sur la douleur

Les mots forts de Caroline Garcia sur la douleur
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Actuellement absente du circuit WTA pour cause de douleurs au dos, Caroline Garcia a publié un long message ce lundi dans lequel elle évoque le fait de jouer en souffrant facilement, ce qui n'est pas aussi simple que certains veulent bien le croire.
"Caro était gênée par son dos mais à un moment donné, on doit se poser la question : quel est mon seuil de douleur et quelle est ma capacité à dépasser cette douleur quand il n'y a pas de risque d'aggravation ?" Tels étaient les mots du désormais ex-capitaine de BJK Cup Julien Benneteau le 11 avril dernier, lorsque l'équipe de France féminine de tennis a échoué dans sa quête de remonter en première division.

Des mots qui ont fait mal à Caroline Garcia, présente à Vilnius pour la compétition mais incapable de jouer le moindre match en raison de douleurs au dos. Ce lundi, au lendemain de l'annonce de son forfait pour les qualifications du WTA 1000 de Rome, toujours en raison de ce mal de dos persistant, la joueuse française de 31 ans a publié un long message sur, justement, le fait de jouer, ou pas, en étant blessée. Le jeu n'en vaut pas la chandelle, selon elle. Morceaux choisis.

Garcia : "Est-ce vraiment raisonnable de pousser nos corps à ce point-là ?"


"Ne vous méprenez pas — la grandeur exige des sacrifices. La douleur, l’inconfort, la lutte font partie intégrante du chemin vers l’excellence. Mais il y a une limite que nous devons apprendre à reconnaître et à respecter. Récemment, je me suis reposée presque entièrement sur des anti-inflammatoires pour réussir à gérer la douleur à l’épaule. Sans eux, c’était invivable. Ces derniers mois, j’ai reçu des injections de corticoïdes, des traitements au plasma, et d’autres soins, uniquement pour pouvoir continuer à concourir. Je ne partage pas ça pour susciter de la pitié, ni pour prouver que je suis dure. C’est peut-être même le contraire. Je me pose une question: est-ce vraiment raisonnable de pousser nos corps à ce point-là ? Est-ce qu’avoir mal tous les jours à 40 ans — comme conséquence d’années passées à repousser les limites — mérite vraiment d’être célébré ? Ou est-ce qu’on est allé trop loin, collectivement, dans notre rapport au sport ? Gagner sa vie en tant qu’athlète est un privilège incroyable, et j’en suis profondément reconnaissante. Mais forcer son corps au-delà de ses limites juste pour rester dans la course ? Peut-être que cette frontière-là ne devrait jamais être franchie. Peut-être que beaucoup des victoires que la société glorifie… ne valent pas tant que ça." Nul doute que de nombreux sportifs de haut niveau partagent son avis.
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