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Le sex-appeal "bon" pour le sport féminin, Eugénie Bouchard ose

Le sex-appeal "bon" pour le sport féminin, Eugénie Bouchard ose
Publié le 04 juil. 2024 à 23:07, mis à jour le 04 juil. 2024 à 21:26
La joueuse de tennis canadienne Eugénie Bouchard ose un discours à contre-courant quant à la gestion de l’image des sportives.
Ancienne cinquième joueuse mondiale, Eugénie Bouchard, finaliste à Wimbledon en 2014, n’a plus performé depuis un moment sur le circuit féminin. Pour autant, la Canadienne de 30 ans garde une notoriété certaine, savamment nourrie sur les réseaux sociaux où l’intéressée garde la cote. A limage de son compte Instagram qui regroupe pas moins de 2,3 millions de suiveurs.

Sa recette, Eugénie Bouchard l’assume pleinement. « Dès le début de ma carrière, j’ai été en mesure d’obtenir des contrats publicitaires en dehors du terrain. On m’a demandé à quelques reprises de poser dans le Swimsuit Edition du Sports Illustrated. C’était un de mes buts, d’explorer cette voie. Ça fait partie de qui je suis, parce que je crois que c’est génial. »

Dans un entretien récemment accordé à l’influenceuse russe Valeria Lipovetsky, Eugénie Bouchard revendique son « sex-appeal », estimant qu’il s’agit là d’un atout « pour le tennis et le sport féminin en général ». « On porte des jupes courtes, des hauts sans manches. C’est amusant d’allumer la télévision et de regarder ça », s’enthousiasme-t-elle.

« Je peux gagner plus d'argent avec ça »


Et d’ajouter quant aux clichés sexy qu’elle poste régulièrement à l’attention de ses fans: « Cela augmente ma base de fans, mon audience, ce qui, en retour, m'aide à obtenir de meilleures offres et sponsoring. D'accord, je peux gagner plus d'argent avec ça mais d'une manière générale, c'est bon pour le tennis en général, le tennis féminin et le sport féminin. »

Un discours certes assumé mais qui vient battre en brèche le combat de nombreuses sportives, qui elles subissent le diktat de l’hypersexualisation de leur corps dans l’effort. Les gymnastes allemandes aux Championnats d’Europe 2021 ou les beach-handballeuses norvégiennes aux JO de Tokyo la même année, en refusant les tenues officielles imposées par leurs fédérations, ont ouvert la voie à la révolte des sportives pour la réappropriation de leurs corps.
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A l’époque, la sociologue du sport Béatrice Barbusse, pour Franceinfo, réagissait ainsi: « On affirme encore une fois que pour attirer le public et les sponsors, il faut que les sportives soient sexy et féminines. On objectifie le corps des femmes, en considérant qu'il est là pour être maté. Il est pensé pour le regard d'autrui et, disons-le, des hommes. […] A la fin du XIXe, on considérait que les femmes ne devaient pas se dénuder ni "s'exhiber", pour reprendre le terme de Pierre de Courbertin. Aujourd'hui, on considère parfois qu'il faut qu'elles soient le moins vêtues possible pour des questions de marketing. » Eugénie Bouchard ne fait qu’accréditer certes thèse. Au grand dam assurément de nombreuses sportives.
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