Mondial 2023 manqué, Ntamack évoque un tabou

Il était l’un des hommes-clés du système concocté par Fabien Galthié. Demi-d’ouverture indiscutable au sein du XV de France, Romain Ntamack a vécu un moment terrible à quelques semaines du début de la Coupe du monde de rugby 2023. Victime d’une rupture d’un ligament croisé du genou gauche lors du match de préparation face à l’Écosse, le joueur du Stade Toulousain n’a eu d’autre option que de déclarer forfait pour la compétition. Un coup dur qu’il lui a fallu gérer mentalement. Il est d’ailleurs revenu sur le sujet.
Dans le cadre d’un entretien filmé accordé à Brut, le fils d’Émile Ntamack a évoqué ce qu’il estime être encore un tabou dans le milieu du sport. « La santé physique, et même la santé mentale, ça reste quand même encore un sujet assez tabou. Je pense que dans le sport en général, on veut toujours être sur le terrain, on veut toujours être performant et c’est vrai que des fois, mentalement aussi, on est usé. » Un état que préféreraient donc cacher certains sportifs de haut niveau, ou du moins ne pas se l’avouer à eux-mêmes.
« On ne libère pas assez la parole »
Pour Romain Ntamack, il ne fait aucun doute qu’il y a « vraiment un lien entre la santé physique et cette santé mentale. Quand on n’est pas forcément au top dans sa tête, physiquement c’est obligé que ça lâche à un moment donné« . Et le rugbyman de poursuivre ses explications. « Je trouve que le problème, c’est un peu ça : aujourd’hui, on ne libère pas assez la parole. Je pense qu’il faut réussir à en parler, que ce soit au staff, aux entraîneurs, ou parfois aussi en parler à un préparateur mental ou a un psychologue. » L’international tricolore a ainsi enclin ses camarades sportifs à ne pas rester repliés sur eux-mêmes.
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Romain Ntamack a en tout cas su trouver du positif dans sa situation de blessé longue durée. « Au final, cette blessure m’a fait apprendre pas mal de choses, sur le fait de prendre soin de moi, chose que je ne faisait pas forcément avant. […] Je me suis dit que ce n’était qu’un sport. Que, certes, j’avais raté la Coupe du monde, mais je pense qu’il y a bien, bien plus grave dans la vie. Je l’ai pris du bon côté, même si forcément il y a de la déception qui est là et un peu de tristesse aussi. »