La phase de poules de l’Euro 2024 a-t-elle fait l’objet de matches arrangés ? D’aucuns s’en défendent.C’était tentant il est vrai. Avec la formule alambiquée voulue par
cet Euro à 24 équipes, et la qualification pour
les huitièmes de finale parfois de trois équipes sur quatre dans un même groupe, l’option d’un petit arrangement dans le troisième et dernier duel de la première phase, n’était pas forcément à exclure.
L’exemple le plus criant concernait mercredi la Roumanie et la Slovaquie, qui en cas de match nul gagnaient toutes deux leur sésame pour la phase à élimination directe. Aux dépens de l’Ukraine en l’occurrence. Le comportement des deux sélections, guère belliqueuses en seconde période alors que le score de 1-1 était déjà acquis à la pause, a pu renforcer les soupçons. Comme les franches accolades observées entre les 22 acteurs à l’issue de la partie.
« C’est honteux »
Bien évidemment, les mots de l’ancien international roumain Danut Lupu, relayés par le quotidien sportif AS avant la rencontre, n’ont fait que donner du crédit à cette thèse de l’arrangement : «
On va se qualifier avec un match nul face à la Slovaquie, c'est arrangé… Ce serait dommage que les deux pays ne passent pas, pourquoi prendre des risques ? »
Face aux interrogations ainsi soulevées, le sélectionneur roumain Edward Iordanescu s’est emporté après coup devant la presse: «
Certaines personnes devraient s'excuser. Ils auraient dû attendre de nous voir avant de nous juger. C'était honteux. […]
Il me semble clair que les deux équipes ont tout donné pendant 80 minutes. Tout le monde a tout donné. Parler avant un match et jeter de la boue sur les équipes et les joueurs, sur notre travail et notre dignité, c'est honteux. » La Roumanie et la Slovaquie n’ont pas forcément été gâtées pour la suite du tournoi. Les Roumains seront opposés aux Pays-Bas, surprenants troisièmes de poule ; les Slovaques devront en découdre avec les Anglais pour une place en quart de finale.
