Didier Deschamps, les lourdes accusations d’un joueur
C’est un pétage de plombs aux lourdes conséquences. Le 6 février 2000, à la mi-temps de Metz-Marseille, Stéphane Porato s’en prend en effet violemment à l’arbitre Laurent Duhamel pour un possible hors-jeu sur le but inscrit par les Messins. « Je te jure que je vais t’enc**** ! » lui hurle-t-il après lui avoir foncé dessus. Logiquement exclu, le natif de Colombes est suspendu quatre matches.
Le gardien marseillais est dès lors pris en grippe par le public phocéen et doit se résoudre à quitter l’OM et retourner à Monaco, tout juste sacré champion de France. Mais si en dépit des mauvais résultats de l’ASM, Claude Puel lui maintient sa confiance, Didier Deschamps, tout juste devenu entraîneur, le relègue sur le banc un an plus tard au profit de Flavio Roma. Et la saison suivante, il doit même se contenter d’un statut de numéro 3, rendant son départ inévitable.
Plus de vingt ans plus tard, l’ancien gardien l’a toujours mauvaise contre le sélectionneur de l’équipe de France. « Je n’ai jamais rien revendiqué auprès de mes entraîneurs. Je n’ai jamais imposé l’idée que je devais jouer. Mais il y a sûrement deux-trois moments où j’aurais dû la fermer, où je n’aurai pas dû me braquer contre mes coaches car je n’étais pas d’accord sur la manière de manager ou de faire », a-t-il ainsi confié à Nice-Matin, ajoutant: « Si tu m’expliques quelque chose sans avoir les arguments pour me faire entendre, ça ne le fait pas. »
« Il est arrivé avec des idées bien arrêtées lors de sa première année comme entraîneur. Il pensait qu’il savait tout mieux que tout le monde parce que son passé de joueur était extrêmement riche. Mais tout Didier Deschamps qu’il est, il a fait beaucoup d’erreurs, a-t-il encore renchéri. Il a appris et c’est devenu l’entraîneur et le sélectionneur que l’on connaît. Mais j’ai fait partie de la période où il a fait les choses d’une manière qui ne collait pas à mon caractère. Cela m’était difficile de m’entendre avec Didier car nos caractères étaient à l’opposé. »
Et Stephane Porato de pointer du doigt la personnalité de Didier Deschamps. « Il fallait m’expliquer les choses et j’avais une personne fuyante en face de moi. Il chargeait d’autres personnes de me dire ce qu’il avait à me dire et ça me mettait en colère, a-t-il en effet souligné. C’est là qu’il aurait fallu que je ferme ma gueule et que j’ai un peu moins de caractère. Mais quand je suis dans l’incompréhension quelque part, je le vis comme une injustice. Quand on l’explique, ça ne l’est plus, c’est un choix. »
