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"On m’a sali à vie", Richard Virenque vide son sac

"On m’a sali à vie", Richard Virenque vide son sac
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Vingt-sept ans après le scandale Festina, Richard Virenque réaffirme sa conviction: l’affaire n’était pas qu’un simple dossier de dopage, mais aussi un règlement de comptes politique.
Vingt-sept ans après, Richard Virenque continue de clamer son sentiment d’injustice. En 1998, l’affaire Festina éclate après la découverte de plusieurs doses d’EPO dans le coffre d’un soigneur de l’équipe, Willy Voet. Pour Virenque, ce scandale marque le début d’un long calvaire. Exclu du Tour de France, il estime avoir payé un prix bien plus lourd que les autres. « On m’a mis deux Tours de France à l’écart (1998 et 2001) dans une carrière qui est courte. J’ai eu l’impression d’être décapité. On m’a fracassé », confie-t-il à Ouest-France.

S’il a fini par reconnaître les faits, l’ancien grimpeur reste amer. Il dénonce une stigmatisation disproportionnée : « On m’a choisi, moi, pour expliquer le mal-être du vélo. Je ne faisais qu’entrer dans le schéma en place. C’étaient les pratiques de l’époque… Dans l’histoire, je n’étais pas le seul, mais ça a été multiplié pour moi par 3, par 4 ! » Devenu malgré lui le symbole d’un cyclisme malade, il affirme : « On m’a sali à vie. »

Richard Virenque va plus loin, évoquant un possible mobile politique. En 1997, il termine 2e du Tour, adulé par les Chirac, alors à l’Élysée. Il abordait l’édition 1998 dans la posture du principal outsider de l’Allemand Jan Ullrich, tenant du titre. « Jacques Chirac a demandé une étape en Corrèze pour 1998, parce que c’était l’année où j’allais gagner le Tour », explique-t-il. Et d’ajouter : « En septembre 1997, la gauche arrive au pouvoir… Et l’affaire Festina démarre. Politiquement, qu’est-ce qu’on fait ? On va s’occuper du poulain de Chirac. Ils sont venus nous arrêter en Corrèze, chez Chirac. »

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"J’aurais dû capituler dès le début"


Le procès en 2000 reste un tournant. Virenque raconte avoir cédé sous la menace d’une condamnation pour trafic de stupéfiants. « Le président du tribunal m’a dit : “Si vous ne dites pas la vérité, je vous condamne.” » Après ses aveux, il sera suspendu onze mois. « J’ai été blanchi par l’État, mais les instances sportives ont voulu frapper fort. Ceux qui avaient parlé plus tôt ont pris trois-quatre mois. »

Avec le recul, il confie son unique regret: avoir tardé à dire la vérité. « J’aurais dû capituler dès le début, comme d’autres. Mais je représentais tellement que je ne voulais pas parler. » Et de conclure, amer : « J’ai porté le chapeau pour tout le monde. »
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