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Lourdes accusations contre l'équipe de Pogacar

Lourdes accusations contre l'équipe de Pogacar
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Tadej Pogacar ne verra pas l'un de ses coéquipiers lui succéder au palmarès dans le Tour d'Italie. Lors de la dernière étape de montagne, la formation UAE-Team Emirates a été prise au piège.
Ils étaient à trois à pouvoir viser la victoire dans le Tour d'Italie, samedi, avant la 20e étape. Et au terme d'une journée dantesque, c'est peut-être celui que l'on attendait le moins, Simon Yates, qui a raflé la mise aux dépens d'Isaac Del Toro et Richard Carapaz.

Le Mexicain était en rose depuis pratiquement deux semaines, épatant leader de la course du haut de ses 21 ans. L'Equatorien, ancien vainqueur du Giro, coureur expérimenté et malin, semblait son adversaire le plus dangereux. Mais les deux latino-américains ont vu le Britannique Simon Yates filer sur les pentes du terrible et fantastique Colle delle Finestre. A l'endroit même où, en 2018, il avait vécu l'une des pires journées de sa carrière en perdant un Tour d'Italie qui lui paraissait promis.

Il y a donc un gagnant, Simon Yates, récompensé de son panache et de son abnégation, et aussi du bon travail de son équipe. En retrouvant Wout van Aert dans la vallée après le Finestre et avant l'ascension finale vers Sestières, le leader de la Visma-Lease a Bike a porté le coup fatal à ses concurrents, qui ont abdiqué.

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Et il y a donc aussi deux perdants. Celui qui était le leader de la course, et celui qui aspirait à le devenir. Et après la ligne d'arrivée, les deux hommes se sont rejetés la faute. C'est même Carapaz qui a été le plus virulent. "Je crois que nous étions les plus forts, mais c'est le plus intelligent qui a gagné. Il (Del Toro) a perdu le Giro. Je crois qu'il n'a pas su bien courir aujourd'hui", a pesté l'Equatorien, pourtant peu adepte des coups de gueule après une course.

L'équipe UAE a raté le coche, plus que Del Toro


En réalité, les torts sont partagés. Il est difficile de reprocher à Del Toro son manque d'expérience, lui qui découvrait totalement ce statut de leader dans un grand tour, ce qui n'était absolument pas prévu son équipe avant le départ. Certes, le Mexicain aurait pu relayer Carapaz dans le Finestre, et l'aider à rouler derrière Yates, quand l'écart n'était que d'une trentaine de secondes. Mais il paraissait à bloc (ce que ses dirigeants ont confirmé), et il aurait pris le risque de se faire contrer par Carapaz. Quant à ce dernier, quand il a décidé d'arrêter de rouler à un moment donné, il a scellé leur défaite commune. Qui est le plus déçu ? Sans doute l'Equatorien. Le Mexicain n'a pas gagné, même cette deuxième place reste un résultat historique, pour lui comme pour son pays.

Au final, on peut aussi retenir l'échec de l'équipe UAE-Team Emirates. La formation de Tadej Pogacar espérait conserver le maillot rose conquis par le Slovène l'an passé. Son leader Juan Ayuso a failli, contraint à l'abandon, à cause des séquelles d'une chute. Del Toro a été épatant, mais la stratégie UAE pose question sur cette étape. Avec le recul, ce qui est plus facile pour analyser une course, il est clair qu'envoyer un homme à l'avant était déterminant, en vue de ce final assez roulant. Il aurait fallu faire ce que Visma a fait avec Van Aert (et ce qu'EF n'a pas fait non plus pour Carapaz). Garder Adam Yates, Brandon McNulty et Rafal Majka aux côtés de Del Toro pour les voir céder dès la première attaque des favoris, cela n'a pas servi à grand chose.
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