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L’aveu de Merckx sur Pogacar

L’aveu de Merckx sur Pogacar
Publié le 21 juil. 2024 à 01:39, mis à jour le 21 juil. 2024 à 00:07
Considéré comme le plus grand coureur cycliste de l’histoire, Eddy Merckx évoque sans concession l’épouvantail du moment: Tadej Pogacar.
Des « nouveaux Merckx », le "Cannibale" en a vu passer plus d’un. Sans jamais avoir été égalé. « Je ne les compte plus, s’amuse-t-il dans un entretien accordé au Parisien. Presque un par an peut-être ! On aurait pu faire tout un peloton avec les nouveaux Merckx. A un moment, dès qu’un Belge gagnait une course, c’était le nouveau moi. J’ai toujours dit que si j’ai réussi à être le meilleur de ma génération, il ne fallait pas chercher à m’imiter. Après, je ne viens pas d’une autre planète : des gars avec mes qualités, il y en a quand même quelques-uns, non ? »

S’il devait désigner son véritable successeur néanmoins, le champion âgé de 79 ans désormais, lauréat de 11 grands tours dont cinq Grandes Boucles et flanqué de 27 Classiques, opterait sans nul doute pour Tadej Pogacar. « Celui-là, c’est différent. Lui, si vous voulez que je lui pronostique une carrière qui ressemblerait à la mienne, je dis oui. Il a commencé à gagner très jeune, et je sens une énorme envie chez lui de tout gagner. Il y a une rage dès qu’il est sur un vélo. Cela me plaît bien. Oui, vraiment, je le dis, et pas pour faire plaisir à ceux qui me le demandent: Pogacar, c’est mon véritable héritier. Si je dois lui trouver encore une marge de progression, c’est dans le contre-la-montre où il peut encore prendre du temps. Et plus tard, il faudrait qu’il prenne un peu de poids s’il veut gagner Paris-Roubaix. »

« Pogacar est méchant sur le vélo mais… »


Pourquoi une telle projection ? « Vous connaissez l’expression "de la graine de champion" ? C’est exactement ça avec lui, répond Eddy Merckx. Il a déjà pas mal gagné, mais on sent qu’il peut faire encore plus. Pogacar a toujours faim. Même s’il n’a pas gagné Milan-San Remo, par exemple, il a tenté des choses qui paieront plus tard. Et regardez comment il a remporté le Tour des Flandres en 2023, en écrasant tout le monde. Pardon, mais j’aime bien quand on marche comme ça sur les têtes des autres. […] Tous les événements dépendent de lui, pas des autres. Il attaque sans arrêt jusqu’à ce que les autres craquent. J’étais pareil: je mettais plein de coups jusqu’à ce que le dernier adversaire passe par la fenêtre. C’est une sensation extraordinaire. Pogacar est méchant sur le vélo mais, à côté de ça, il reste très simple et ne prend pas les autres de haut. Il n’a pas la grosse tête et se montre sympa et ouvert. »

Une rage de vaincre sans commune mesure dans le peloton, et qui animait l’ogre belge en son temps également. « C’est ça le vélo: gagner le maximum de courses et surtout les plus belles. Les champions doivent avoir dans le sang l’envie de gagner toutes les courses qu’ils disputent. Le champion que j’ai été et celui qu’est Pogacar possèdent le même état d’esprit. Je n’aime pas ce cyclisme qui consiste à être bon un ou deux mois par an. Le vrai cycliste, il veut gagner de mars à octobre s’il le peut. Miser juste sur le Tour de France, c’est insupportable, même si c’est la plus grande course de l’année. Voir Pogacar rêver des cinq monuments (Tour des Flandres, Tour de Lombardie, Liège- Bastogne-Liège qu’il a déjà remportés, ainsi que Paris- Roubaix et Milan-San Remo), cela me plaît. L’histoire du cyclisme, ce sont toutes ses grandes courses. Pogacar l’a compris. »
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