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Laurent Jalabert, l’horrible drame

Laurent Jalabert, l’horrible drame
Publié le 04 juil. 2024 à 08:30, mis à jour le 04 juil. 2024 à 06:46
Alors qu’il officie sur le Tour de France en tant que consultant, Laurent Jalabert a fêté un triste anniversaire ce 3 juillet. Il y a 30 ans, le sprinter français était victime d’une terrible chute à Armentières qui allait transformer sa carrière.
Débarqué sur le Tour de France 1994 avec de hautes ambitions, Laurent Jalabert a vu son Tour s’arrêter dès la première étape disputée entre Villeneuve d’Asq et Armentières, et sa carrière basculer. La faute à un gendarme qui eut la mauvaise idée de vouloir prendre une photo – pour un spectateur – alors que les sprinters avalaient le bitume à plus de 60km/h. Le militaire n’a pas vu débouler Wilfried Nelissen, qui le percute de plein fouet et emporte dans sa chute Laurent Jalabert, au coude à coude avec le récent champion de Belgique.

Le bilan est terrible. Tandis que le policier souffre d’un enfoncement du thorax, le coureur belge est victime d’une commotion cérébrale. Le bilan est encore plus lourd pour Laurent Jalabert, qui est envoyé à l’hôpital avec plusieurs lésions à la mâchoire ainsi que de plusieurs dents cassées. Le Mazamétain y restera plusieurs semaines et ne retrouvera son outil de travail que trois mois plus tard.

Tandis que Walter Planckaert, le directeur sportif de Wilfried Nelissen, pointe du doigt « une erreur d’organisation », comparant le Tour de France à une kermesse, Jean-Marie Leblanc, le directeur de la Grande Boucle, évoque seulement une erreur humaine, expliquant que « les forces de l’ordre ne connaissent pas toujours les règles du Tour de France. »

La carrière de Laurent Jalabert a été transformée


« C’est une image qui est restée un peu dans les esprits, et dans le mien d’ailleurs puisqu’elle a contribué à conditionner la suite de ma carrière», confiera de son côté Laurent Jalabert quelques années plus tard. Marqué au fer rouge par sa chute et incapable de se mêler de nouveau à un sprint massif, le sprinter se mua en effet en coureur complet, capable d’échouer au podium du Tour et même de remporter le Tour d’Espagne deux ans plus tard.

« Je suis sorti de l’hôpital le jour où les coureurs arrivaient à Paris… Ça, ça fait mal. Alors tu réfléchis. Maintenant, je fais quoi ? J’ai 24 ans. Je continue à faire les sprints ?, a-t-il encore récemment raconté dans des propos rapportés par La Montagne. En repartant sur le vélo, je me rendais compte que lorsqu’il y avait sprint, là où les mecs ne freinaient pas, écartaient les coudes et y allaient à fond les ballons, moi, je freinais. » De quoi l’obliger à se « réinventer ».

« J’anticipais en partant dans des échappées et je gagnais au sprint, parfois, mais dans des groupes plus réduits », a-t-il poursuivi, expliquant s’être spécialisé dans de « longues échappées » et la « course de mouvement ». Une transformation pleinement réussie.
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