Laurent Jalabert, le grand changement !

La victoire décrochée sur Paris-Nice six jours plus tôt fut bien l’acte fondateur espéré. Dans la foulée, Laurent Jalabert remporta Milan-San Remo comme à la parade, déroulant le scénario imaginé avant la course. Et ce malgré cette étiquette de favori avec laquelle il devait composer en débarquant en Lombardie.
« J’ai eu cette chance d’être dans une forme comme je n’ai jamais connu ensuite. J’étais sur un nuage, je sentais que rien ne pouvait m’atteindre. J’étais tout simplement en état de grâce », raconta-t-il un quart de siècle plus tard à France Info. Et à cette forme exceptionnelle s’ajoutait « une confiance inébranlable ». « Il y a toujours des déclics dans une carrière et quand je gagne l’étape de Roanne en solitaire sur Paris-Nice, je prends conscience de beaucoup de choses et que je peux gagner un Monument », expliqua-t-il à ce sujet.
Fondriest n'a rien pu faire
Comme prévu avec Manolo Sainz, la Once contrôla la course jusqu’au Poggio, laissant se lancer dans une chevauchée en solitaire de quelque 220 kilomètres. Le moment était venu de durcir la course. Mais lorsque Laurent Jalabert se prépara à attaquer à un kilomètre de sommet, il fut devancé par Maurizio Fondriest. Placé dans sa roue, il dut s’employer pour rester au contact du coureur italien, vainqueur de la Primavera en 1993 et bien décidé à décramponner le Mazamétain avant de basculer dans la descente vers San Remo.
Faisant fi de la douleur, Laurent Jalabert parvînt finalement à rester au contact: le plus dur était fait. Et comme attendu, le sprint à deux sur la Via Roma fut une formalité et le Français put lever les bras au ciel pour célébrer ce qu’il considérait alors comme le meilleur moment de sa vie. Six ans après la dernière victoire de Laurent Fignon, Laurent Jalabert devint le 10e Français a remporter Milan-San Remo et le quatrième coureur dans l’histoire à signer le doublé Paris-Nice-Milan San Remo la même année.