Dopage: Un ancien coureur balance !

L’ultra domination de Tadej Pogacar et consorts passe mal aux yeux de Nacer Bouhanni, fraîchement retiré des pelotons.
L’incompréhension est totale. Et si les langues ont bien du mal à se délier, certains n’hésitent pas à partager leur scepticisme. C’est le cas de Nacer Bouhanni, parti à la retraite à la fin de la saison dernière. La démonstration offerte par Tadej Pogacar et ses rivaux dans la montée vers le plateau de Beille, tandis que ses anciens comparses sprinters étaient en souffrance, a été celle de trop pour le Vosgien.

« Désormais, il ne fait pas bon être sprinteur sur le TDF. Pantani. Je ne comprends plus rien au vélo. Courage aux survivants pour les prochains jours », a-t-il ainsi écrit dans un message sur X, avant de livrer son ses doutes dans une interview accordée au Parisien. « Des records de vitesse sont battus. Habituellement, cela tient un ou deux jours avant de temporiser. Là, on bat des records de montée de trois ou quatre minutes et je ne comprends pas comment c’est possible en terme de récupération », a-t-il ainsi confié.

"Il y aura toujours des tricheurs"

« Je me pose des questions, a-t-il insisté. Voir de telles statistiques après deux semaines du Tour. Ça roule à fond tous les jours à des vitesses rocambolesques que je ne sais pas expliquer. » Plus encore que les records battus par Tadej Pogacar et consorts, c’est le gouffre avec le reste du peloton qui interpelle l’ancien sprinter. « Je vois des purs grimpeurs se prendre dix minutes. Avant, c’étaient les sprinteurs qui les prenaient ces dix minutes. »

Et ces temps supersoniques sont d’autant plus intrigants qu’ils viennent effacer des tablettes les plus grands symboles du dopage. « OK, Armstrong ou Pantani, qui possédaient ces records, n’avaient pas les mêmes vélos mais il a été avéré que c’étaient des grands tricheurs », a-t-il relevé, ajoutant: « Il y aura toujours des tricheurs. Et tant qu’ils ne seront pas épinglés, ils auront le bénéfice du doute. »

Le mano a mano que se livre Tadej Pogacar et Jonas Vingegaard le laisse en tout cas de marbre. « Je suis admiratif de ceux qui ont grimpé près de 5000m de dénivelé et qui ont fini, en en bavant, dans les délais, a-t-il indiqué. Et encore plus admiratif de mon ex-coéquipier Bram Welten arrivé hors délais.»