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Dopage: Tadej Pogacar, c’est grave !

Dopage: Tadej Pogacar, c’est grave !
Publié le 27 juil. 2024 à 08:45, mis à jour le 27 juil. 2024 à 07:27
La situation autour des performances ahurissantes de Tadej Pogacar est totalement inédite pour le spécialiste Pierre Carrey, les journalistes étant totalement impuissants.
C’est devenu une habitude depuis 2015 et le contrôle positif à la cocaïne subi par Luca Paolini. Aucun cas de dopage n’a été relevé cette année encore sur le Tour de France. Comme l’an dernier, il a pourtant été beaucoup question de dopage lors de cette Grande Boucle 2024. Conséquence des performances hallucinantes de Tadej Pogacar, écrasant vainqueur du Tour avec six minutes d’avance sur Jonas Vingegaard, six victoires d’étape et des records à foison.

Depuis sa démonstration de force sur le Plateau de Beille, les questionnements sont nombreux autour de Tadej Pogacar. Surtout, le Slovène est de nouveau escorté par le soupçon du dopage. De nombreux quotidiens ont ouvertement confié douter de ses performances. Journaliste au Monde, Pierre Carrey s’en est expliqué auprès d’Arrêt sur Image, confiant son impuissance.

Une impuissance collective


« C'est une période inédite, parce qu'on ne sait pas ce qu'il se passe. Jusqu'à l'affaire Festina en 1998, le dopage était un secret ou un non-sujet, co-géré par les organisations sportives et la presse. Ensuite, il y a eu des révélations, jusqu'au début des années 2010. Aujourd'hui, les moyens d'arbitrage classique (enquêtes journalistiques, contrôles anti-dopage et surtout perquisitions policières) ne permettent plus de purger », a-t-il tout d’abord regretté.

« Le flou s'est aggravé depuis le tournant de 2020. On n'arrive plus à expliquer ce qu'il se passe. On est dans un moment d'impuissance collective, a-t-il renchéri. Des médias ont fait tomber des gouvernements, des chefs d'entreprise. Le vélo est l'un des rares domaines, où aujourd'hui, on n'a plus de vision de ce qui se passe. On n'a plus de prise. »

Pour autant, l’ancien journaliste de Libération refuse de rester muet face aux exploits à répétition du triple vainqueur du Tour. Et ce malgré l’absence de preuves. « C'est très pauvre, comme lecture du monde. C'est faire croire que tu as le choix entre être aveugle et naïf, et forcément passionné. Ou bien tu es aigri et tu salis, a-t-il expliqué. En 1998, lors du scandale Festina, il fallait se positionner, mais ça fait très longtemps que ça ne marche plus comme ça, le vélo. Je croise des tas de gens, au bord de la route, qui ne croient en rien aux performances de certains coureurs, mais adorent venir et regarder. »
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