Bernard Hinault, l'implacable verdict tombe

A la veille du Tour de France, le dernier vainqueur français de la Grande Boucle n’imagine pas un seul instant un coureur tricolore briller durant ce Tour…
L’édition 2025 du Tour de France aura une saveur particulière pour Bernard Hinault. Elle marquera le 40e anniversaire de son dernier sacre sur le Tour, le dernier pour un coureur français. Alors que la 111e édition de la Grande Boucle s’élancera ce samedi de Florence, il est en effet totalement inimaginable de voir un coureur tricolore lui succéder cette année. Le Blaireau est encore plus pessimiste pour le cyclisme français.

« Soyons sérieux, a-t-il ainsi lancé à Top Vélo. Mon successeur français vainqueur du Tour n’est pas à chercher dans le peloton professionnel actuel. Mais plutôt chez les minimes ou les cadets. Et je ne vois même aucun français sur le podium. » Les chances sont plutôt réduites puisque David Gaudu, la meilleure chance française, semble prêt à délaisser le classement général pour privilégier les victoires d’étape. Et ce d’autant plus après avoir été touché par le Covid à quelques jours du départ du Tour.

"Nos Français ne peuvent viser plus haut"

« J'arrive un peu dans l'inconnu, car on sait que ça laisse des traces. On va voir comment mon corps évolue. Mais sans cet épisode Covid, j'aurais été avec le même état d'esprit, car on en avait discuté dès cet hiver avec la direction sportive. Faire relever toute l'équipe quand j'ai un coup de chaud comme l'an passé (10e étape), ça n'arrivera pas, a confié le coureur breton dans les colonnes de L’Equipe, ajoutant: « Jouer les étapes, je l'ai déjà fait par le passé, j'étais échappé dans la dernière étape du Dauphiné... Ce sont des automatismes qui reviennent assez vite. Et puis, quand ça part dans un col, soit tu as la jambe et tu te retrouves à l'avant, soit tu ne l'as pas et tu n'y es pas. »

Ces propos ne seront pas pour déplaire à Bernard Hinault, qui n’a de cesse depuis plusieurs années qu’il vaut mieux pour les coureurs tricolores se concentrer sur les succès d’étape. « D’ailleurs à quoi bon pour eux viser ne serait-ce qu’une place au général. Le mieux serait qu’ils se consacrent à la bataille des étapes. Plus réaliste et plus glorieux. La concurrence actuelle est d’un niveau tellement élevé que nos Français ne peuvent viser plus haut », a encore redit le Breton de 69 ans.