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Marie-José Pérec hurle sa colère

Marie-José Pérec hurle sa colère
Publié le 22 juil. 2024 à 00:25, mis à jour le 21 juil. 2024 à 22:47
Longtemps Marie-José Pérec s’est tue face au racisme. Un fléau qu’elle parvient à dénoncer enfin à la veille des JO 2024.
Figure iconique du sport et de l'athlétisme français, Marie-José Pérec se dévoile comme jamais dans le cadre du documentaire diffusé ce dimanche soir sur Canal+ et intitulé "Marie-JO". « J'avais envie de transmettre ça. Mais je ne voulais pas d'un documentaire lisse où tout le monde aurait dit du bien de moi. […] Mon parcours n'a rien de lisse, il est tout cabossé ! Je voulais un doc qui me ressemble vraiment », souffle-t-elle dans un échange relayé par L’Equipe.

A la veille de l’ouverture des Jeux Olympiques de Paris 2024, l’ancienne athlète de 56 ans met enfin les mots sur une douleur qu’elle aura charriée toute sa carrière durant. « Longtemps, je n'ai pas parlé, j'étais juste en colère. Je me considérais en mission pour dire aux gens, "on est là, on existe et on peut faire des grandes choses". En gagnant, c'est comme si je perdais ma couleur, même pour les racistes… »

« J'ai un mental de folie »


« L'émotion de mes victoires était tellement forte qu'elle dépassait leur haine, poursuit la triple championne olympique (400m à Barcelone en 1992 ; 200m et 400m à Atlanta en 1996). De partir de si loin, en étant autant brut de décoffrage, avec ce truc dans les entrailles, et d'arriver à sortir tout ça... Dans le documentaire, grâce au drone, on voit bien mon quartier (à Basse-Terre en Guadeloupe, ndlr), de là d'où je viens. Tout ce chemin que j'ai dû faire. Tout ne peut pas être super bien. C'est comme se retrouver dans une rivière en crue et essayer de se raccrocher à quelque chose. Des fois je me suis noyée, mais je suis toujours remontée ! »



 

L’intéressée évoque notamment l’épisode douloureux des JO de Sydney en 2000, et l’agression dont elle dit avoir été victime dans sa chambre d’hôtel avant de fuir le pays. « S'il s'était produit à un autre moment, pas pendant les Jeux, je ne l'aurais pas vécu avec la même intensité. Le contexte de Sydney fait que j'ai grossi les choses. J'étais dans un environnement déjà dingo, avec la tension, la pression, toute mon histoire personnelle, et il a suffi d'un petit truc en plus pour que j'explose. » A l’époque, sa grand-mère lui conseillera de consulter un psychologue. « C'est la seule fois où je ne l'ai pas écoutée ! Je crois que je suis trop forte pour aller voir quelqu'un. J'ai un mental de folie. À chaque fois, j'arrive à m'en sortir toute seule », conclut Marie-José Pérec.
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