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Dopage: Scandale planétaire aux Jeux !

Dopage: Scandale planétaire aux Jeux !
Publié le 26 juil. 2024 à 07:00, mis à jour le 26 juil. 2024 à 05:27
Alors que les Jeux de Paris démarrent ce vendredi, les JO ont été le théâtre en 1988 d’une des plus grosses affaires de dopage de l’histoire lorsque Ben Johnson, vainqueur du 100 mètres, a été contrôlé positif à un stéroïde anabolisant.
Le dopage n’a certes pas attendu 1988 pour exister. Mais en dépit des fortes suspicions chez certains, notamment les athlètes des pays de l’Est, les affaires sont très rares. Pourtant, lors des Jeux de Séoul, éclate en mondovision l’un des plus gros scandales de dopage de l’histoire du sport. L’affaire Ben Johnson aura un retentissement sans précédent.

Médaillé de bronze quatre ans plus tôt à Los Angeles, Ben Johnson est à l’origine d’un premier séisme, le 24 septembre 1988, lorsqu’il détrône Carl Lewis sur le 100 mètre, signant même un nouveau record du monde en 9’79’’. Mais deux jours plus tard, le sprinter canadien est contraint de rendre sa médaille d’or en raison d’un contrôle positif au stanozolol, un stéroïde anabolisant. Le choc est immense.

A 27 ans, Ben Johnson devient un paria. Mais cette fois, pas seulement à Toronto, où il est arrivé à dix ans en provenance de la Jamaïque et où son accent prononcé ainsi que son profil maigrichon lui valurent de nombreuses moqueries des autres enfants. A l’en croire, le sprinter canadien n’a fait qu’écouter son entraîneur, Charlie Francis. « Il me disait 'tu triches si tu es le seul à le faire'. Cela signifie que si les autres le font et que tu t'y mets, ce n'est pas de la triche. Il m'a fallu un certain temps pour suivre son conseil. Je n'en ai jamais parlé à ma mère », a-t-il écrit en 2010 dans son autobiographie, « Seoul to Soul ».

Les accusations de Carl Lewis


« Je me disais 'pourquoi tu devrais être propre alors que tout le monde triche ?'  C'est injuste. J'ai ressassé ça dans ma tête pendant trois semaines et j'ai fini par dire 'Charlie, je suis OK. On y va’. », a-t-il également raconté, expliquant qu’il avait commencé à se doper dès 1981. Après le bronze décroché en 1984, il s’offrit plusieurs succès de prestige sur Carl Lewis en 1985 et 1986, frôlant même le record du monde détenu alors par Calvin Smith. Ce n’est que partie remise. En 1987, il le fait tomber en 9’’83 en s’offrant le titre mondial à Rome, devant Carl Lewis.

Les premières rumeurs autour du dopage apparaissent quand ce ne sont pas de franches accusations. « Il y a plein de monde qui arrive de nulle part. Je ne pense pas qu'ils réussissent ce qu'ils font sans se doper, lance, prémonitoire, Carl Lewis à l’approche des Jeux. Il y a des médaillés d'or qui prennent des produits dopants. On se souviendra de cette course de nombreuses années, pour plein de raisons. » Apparu en méforme les semaines précédent le rendez-vous olympique, Ben Johnson augmente les prises de stéroïdes. Trop, c’est trop.

Deux ans de suspension et une rechute...


Après l’annonce de son contrôle positif, Ben Johnson tente de se défendre. «Je n’ai jamais pris de produit dopant. Je ne mettrais jamais ma famille, mes amis et mon pays dans l’embarras », explique-t-il. Charlie Francis, lui, reconnaît le recours au dopage mais s’étonne du produit retrouvé, le stanozolol, que son coureur ne supporterait pas.

Pour le camp canadien, Ben Johnson aurait été victime d’un coup monté, ourdi par Carl Lewis, grâce à une bière donnée par Andre Jackson, un proche de l’Américain. « J’ai arrêté de prendre des stéroïdes six semaines avant les JeuxIl faudrait être stupide pour prendre quoi que ce soit aussi près d’une échéance telle que les JO. De plus, la dose de stéroïdes qui a été retrouvée dans mon corps aurait pu tuer un homme normal », explique-t-il lors de son audition devant les instances.

Au final, Ben Johnson écopera de deux ans de suspension et fait son retour, participant aux Mondiaux de Tokyo ou aux Jeux de Barcelone. Mais un nouveau contrôle positif, à Grenoble, lui vaudra une suspension à vie.
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