Dopage: France Télévisions, scandale en direct

Plus de trois décennies durant, Gérard Holtz a été l’un des visages du Tour de France. De 1985 à 2016, l’ancien reporter de l’ORTF a en effet présenté Vélo Club ou ses déclinaisons (Vestiaires, L’après-Tour) sur France Télévisions.
L’exercice a néanmoins valu au présentateur vedette du service public des moments compliqués. Notamment lorsque la Grande Boucle fut frappée par le dopage, que ce soit en 1998 avec l’affaire Festina ou quelques années plus tard avec Lance Armstrong.
« En 1998, on a découvert ce système absolument incroyable, organisé par l’ensemble de l’équipe Festina, a-t-il ainsi récemment confié au micro d’Europe1. Nous en avons parlé dans Vélo Club, et tous les coureurs m’ont boycotté ! J’avais deux heures d’émission à faire et je n’avais personne et en plus le public sur le bord de la route me jetait – pas des pierres - mais de l’eau ou m’insultait. »
Le boycott de Lance Armstrong
Mais Gérard Holtz a également eu maille à partir avec un certain Lance Armstrong. La faute, là, à une question qui a fortement déplu au leader de l’US Postal. « Ma philosophie, c’était de ne jamais fermé les yeux et de dire tout ce qu’on sait au fur et à mesure qu’on le savait, a-t-il assuré. Juste avant de passer à l’antenne, je lis dans le Monde, qu’il est soupçonné d’avoir pris de la cortisone. Je lui pose la question dans le Vélo Club à la fin de l’émission, il m’a dit ‘plus jamais je ne reviens dans ton émission’. Et il m’a boycotté pendant trois ans et demi pour avoir posé la question. »
« Jamais ne me suis autocensuré et je n’ai jamais été censuré par des patrons. On est allé au bout de tout, a-t-il encore affirmé. Mais c’est vrai que les commentateurs ne pouvaient répéter à longueur de temps qu’il y avait du dopage dans le vélo. Oui il y en eu, depuis la première course en 1896 ! Sur le Bordeaux-Paris, Arthur Linton, gagne et va mourir trois jours après. Il avait pris de la caféine, de la strychnine et de l’alcool , donc il y a toujours eu du dopage. »