Dopage aux JO 2022 ? Une enquête ouverte aux États-Unis

Alors qu’aucune sanction n’a été prise à l’encontre de 23 nageurs chinois contrôlés positif à la trimetazidine en janvier 2021, la justice américaine a décidé d’ouvrir une enquête sur les agissements de l’AMA dans cette affaire.
La natation chinoise est à nouveau dans l’œil du cyclone. En avril dernier, une enquête du quotidien américain The New York Times et de la chaîne allemande ARD a dévoilé un potentiel scandale de dopage. Selon un rapport d’enquête de l’Agence Chinoise de Lutte contre le Dopage (CHINADA), pas moins de 23 nageurs ont été testés positifs à la trimetazidine, substance déjà impliquée dans l’affaire concernant Kamila Valieva lors des Jeux Olympiques d’hiver à Pékin en 2022 et qui est interdite depuis 2014 par le Code Mondial Antidopage.

Alors que plusieurs médaillés olympiques quelques mois plus tard à Tokyo étaient impliqués, l’Agence Mondiale Antidopage (AMA) a annoncé n’avoir pas interjeté appel de l’absence de sanctions décidées par les autorités locales en raison d’une suspicion de contamination alimentaire dans un hôtel de Shijiazhuang. Des révélations qui ont provoqué des secousses dans la natation mondiale et relancé la suspicion concernant la Chine. Récemment, Michael Phelps et Allison Schmitt ont plaidé devant le Congrès américain pour une réforme de l’AMA en réponse à cette affaire.

World Aquatics va devoir s’expliquer

Une affaire qui prend une toute autre ampleur puisque World Aquatics, la fédération internationale de natation, a confirmé qu’une enquête avait été ouverte aux Etats-Unis et sera entendue. « World Aquatics peut confirmer que son directeur exécutif, Brent Nowicki, a reçu une citation à comparaître de la part du gouvernement des Etats-Unis, est-il annoncé dans ce communiqué. Il s'efforce de planifier une réunion avec le gouvernement, ce qui, selon toute vraisemblance, évitera la nécessité de témoigner devant un grand jury. » Le but de cette enquête est de faire toute la lumière sur l’attitude de l’AMA dans cette affaire.

Une procédure qui entre dans le cadre de la « Loi Rodchenkov » qui, depuis décembre 2020, permet à la justice américaine d’entamer des poursuite à l’encontre de toutes les personnes pouvant être impliquées dans des scandales internationaux de dopage. « Ce scandale soulève de sérieuses questions légales, éthiques et concurrentielles et pourrait constituer une stratégie plus large de dopage d'Etat de la République populaire de Chine destinée à concourir de façon déloyale aux Jeux Olympiques, comme la Russie l'a déjà fait », avaient déclaré dans une lette deux parlementaires américains, le Républicain John Moolenaar et le Démocrate Raja Krishnamoorthi.