Qu'est-ce que l'hétéropessimisme, ce mouvement principalement porté par les femmes hétérosexuelles

Désillusion, frustration résignation... L’hétéropessimisme incarne les contradictions imposées par les normes du couple hétérosexuel, qui créent un décalage entre idéal romantique et réalités inégalitaires

Dating detox, boy sober, célibat volontaire… Ces dernières années ont vu l’émergence de plusieurs tendances prônant le sevrage amoureux. Nourris par la déception et la frustration que génèrent les rencontres hétérosexuelles contemporaines, ces mouvements s’inscrivent dans un phénomène plus large : l’hétéropessimisme. 

Une forme de résignation

Théorisé pour la première fois en 2019 par le chercheur Asa Seresin dans « The New Inquiry », l’hétéropessimisme est décrit comme une remise en question de l’hétérosexualité, généralement exprimée « sous la forme de regrets, d’embarras ou de déception. »

Une illustration française de ce courant pourrait être la journaliste et auteure Ovidie qui, dans « La chair est triste hélas », revendique sa grève du sexe hétérosexuel, qu’elle associe à une « servitude volontaire à laquelle se soumettent les femmes hétérosexuelles, pour si peu de plaisir en retour, sans doute par peur d’être abandonnées, une fois fripées comme ces vieilles filles qu’on regarde avec pitié. »

Dans son article, Asa Seresin qualifie cette lassitude de « performative », c’est à dire que son expression s'accompagne rarement d’un abandon effectif de l’hétérosexualité. « Bien...