Cancer du sein : « Il est difficile de parler de sexe, encore plus pour les femmes malades »
Octobre rose. Le film « Wash Me »*, produit par Erika Lust Films, traite d’un sujet auparavant jamais abordé : le cancer du sein. Rebecca Stewart, la réalisatrice, s’est inspirée de son propre parcours et nous raconte comment le sexe l’a aidée à faire face.
ELLE. Vous aviez 28 ans quand vous avez appris que vous étiez atteinte d’un cancer. Trois jours après votre diagnostic, alors que vous commencez votre traitement, une autre patiente assise à côté de vous vous prévient : « Il va ruiner votre vie sexuelle. » Aviez-vous anticipé cela ?
Rebecca Stewart. Non, pas du tout et c’est pour cela que j’ai réalisé ce film. Le sujet de l’impact d’un cancer sur la vie sexuelle des femmes n’est pas du tout abordé, les gens n’ont pas envie d’en entendre parler. Les seules informations que j’avais étaient celles que je trouvais dans les films, les romans, ou les magazines et ne concernaient que la perte des cheveux, les nausées, la perte de poids… personne ne parle de la vie sexuelle.
ELLE. Pendant les premières semaines de traitement, vous avez vu le sexe comme une réaffirmation de la vie…
R.S. Je faisais alors beaucoup de tests pour savoir si le cancer n’était localisé que dans un sein, c’était très angoissant. J’ai trouvé refuge auprès de mon compagnon, et c’est encore le cas aujourd’hui quand j’ai des périodes de paranoïa où je pense que le cancer est revenu. Il sait alors que j’ai besoin de faire…