
Violences sexuelles dans le milieu comique : 20 femmes accusent une célèbre personnalité

La lumière crue de l'enquête de Télérama révèle un système bien rodé. Vingt femmes accusent un homologue de Christian Clavier, figure influente de la comédie, d'avoir transformé son statut en arme de prédation. Attouchements, humiliations, chantage psychologique, le producteur aux collaborations prestigieuses (Bigard, Baffie, Vandernoot) aurait méthodiquement instrumentalisé son pouvoir. Ironie cruelle : cet auteur prolifique sur les relations hommes-femmes semble avoir omis d'explorer... L'abus de domination. Derrière les plateaux glamours et les textes ciselés, c'est un tout autre scénario qui se dessine : celui d'un milieu où l'impunité se niche parfois dans les projecteurs.
Murielle face à son prédateur : l'engrenage de la honte et de la diffamation
Murielle, comédienne sous le choc, brise enfin le silence après des années de terreur. Elle décrit une agression brutale dans les coulisses d'un théâtre : "Entre deux représentations, il m'a plaquée contre un mur...". Pire encore, l'homme a orchestré une campagne de diffamation, semant dans tout Paris des rumeurs obscènes sur leur prétendue relation. "Il racontait partout que je le suçais avant d'entrer sur scène", confie-t-elle, révélant comment la violence physique a cédé la place à un calvaire psychologique. Ce double supplice illustre les mécanismes pervers qui étouffent si souvent la parole des victimes dans le milieu artistique.
L'accusé contre-attaque : une défense qui aggrave la polémique
L'homme visé par les accusations oppose une fin de non-recevoir cinglante aux allégations de Murielle. "Vous croyez que j'ai le temps de lécher des cous ?", rétorque-t-il, transformant le débat en attaque ad hominem : "Pour moi, c'est une menteuse". Son argumentaire mêle mauvaise foi et déni, invoquant la précision du travail scénique pour nier l'impensable. Plus troublant encore, le quinquagénaire retourne l'absence de plainte en preuve d'invraisemblance, qualifiant implicitement la victime présumée d'"idiote". En outre, Alil Vardar, dans la même mouise que Franck Gastambide, tente une pirouette rhétorique, admettant un tempérament exigeant, mais rejetant farouchement l'étiquette de tyran. "Si j'étais un tyran, pourquoi tout le monde continuerait à bosser avec moi ?", questionne-t-il, ignorant volontairement les rapports de pouvoir qui lient souvent victimes et bourreaux. Une défense qui, loin d'apaiser les doutes, expose crûment les mécanismes de déni à l'œuvre dans ces affaires.
Nathalie Marquay-Pernault et Alil Vardar : un témoignage en demi-teinte qui interroge
Nathalie Marquay-Pernault a rendu un hommage ambigu à son mentor Alil Vardar. En effet, reconnaissant son influence théâtrale, elle affirme : "Il m'a donné le goût de jouer". Tout en esquissant ses méthodes autoritaires : "Il n'hésitait pas à me remettre en place". Son témoignage bifurque étrangement lorsqu'elle aborde les accusations de comportements inappropriés. "Avec moi, il était très respectable", affirme-t-elle, avant d'ajouter une justification troublante. "Il savait qu'il aurait pris un râteau". Cette défense en creux, où la narratrice suggère qu'Alil Vardar adaptait sa conduite selon les proies potentielles, contraste avec sa conclusion légère : "C'est un homme qui aime les femmes". Un récit qui, malgré sa volonté d'équilibre, révèle involontairement les mécanismes de pouvoir ciblant les plus vulnérables.
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