
Laurent Ruquier se livre sans fard sur son homosexualité et le prisme familial

Ce 7 mai 2025, HarperCollins publie Ruquier, vies secrètes, biographie écrite par Marcela Iacub. L’ouvrage plonge dans l’intimité de l’animateur. Il y dissèque sa relation tumultueuse avec sa mère, interroge les diktats de la beauté et assume son homosexualité sans détours. Pour promouvoir ce récit, l’homme des Grosses Têtes (RTL) s’est alors exposé sur le plateau de C à vous. Entre confidence et performance, le sexagénaire a lié promotion littéraire et fragments de vérité, dévoilant ainsi un équilibre fragile entre pudeur héritée et besoin de transparence. Un exercice dans lequel le parolier, nouvellement célibataire, se révèle autant qu’il se met en scène.
Coming out sur scène, silences familiaux : le double aveu de Laurent Ruquier
En 1997, Laurent Ruquier révèle son homosexualité lors d’un one-man-show, un geste public qu’il qualifie aujourd’hui d’audacieux. « Je n’avais jamais revu ce sketch », confie-t-il, évoquant sa redécouverte des images. Interrogé par Émilie Tran Nguyen sur la réaction de ses parents — présents dans le public —, il précise : « Ils ont eu la confirmation sur scène. On n’avait jamais abordé ce sujet ensemble. » Un non-dit familial persistant, malgré une évidence : Jacques, son premier amoureux parisien, partageait leur vie pendant des années. « Mes parents ont connu Jacques […], ils savaient très bien qu’on dormait ensemble », souligne-t-il, dépeignant une vérité tacite. Entre pudeur générationnelle et réalité assumée, Ruquier dévoile ainsi les contradictions d’un coming out à la fois éclatant et voilé, où le plateau devient miroir forcé de l’intime.
Ses amours passées sous le feu des projecteurs
Lors de son passage télévisé, Laurent Ruquier a évoqué avec ironie les réactions de ses parents face à ses sketches sur ses anciens compagnons. « Ils n’ont pas connu Hugo, mais aucun problème avec ça. Quand ils m’ont vu sur scène, ils ont eu une confirmation devant public », a-t-il déclaré, soulignant une complicité teintée de malicieuses omissions. Pourtant, Anne-Élisabeth Lemoine a vite pointé l’ellipse : « Il n’y a eu que trois hommes dans votre vie ? J’ai les comptes. » Une question qui a fait suinter l’humour défensif de l’animateur. « Il y a eu des intermédiaires ! », a-t-il rétorqué, esquissant un sourire en coin. Associant pudeur assumée et clins d’œil au non-dit, le producteur joue avec les frontières de l’intime, transformant l’interview en équilibre subtil entre transparence calculée et réserve protectrice.
Les confessions cruelles de l'animateur, entre désirs et désillusions
Laurent Ruquier dévoile une mécanique amoureuse autodestructrice : « Je ne tombais amoureux que d’hommes inaccessibles. » Pendant des années, il a courtisé l’impossible, nourrissant des passions éphémères vouées à l’échec. « J’ai toujours été dans la conquête, capable de faire des folies pour un mec », avoue-t-il, soulignant une addiction à la quête plus qu’à l’être. Pourtant, deux relations — Benoît Petitjean et Hugo Manos — ont échappé à ce schéma : « C’était une évidence. Je n’ai pas eu à conquérir. » Aujourd’hui, l'humoriste assume une attirance sans compromis pour la beauté physique, malgré son caractère fugace. « Je dois l’avouer : la beauté avant tout. […] Je recherche chez l’autre ce que je n’ai pas. » Une lucidité teintée de mélancolie, où le désir se heurte à la conscience du temps qui ronge les apparences.
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