
Dès ce mardi, Emmanuel Macron peut dissoudre l’Assemblée nationale à tout moment : le scénario redouté revient

Interrogé par CNEWS, le politologue Philippe Moreau-Chevrolet se montre catégorique quant à l’éventualité d’un nouveau recours à la dissolution qui apparaît hautement improbable selon les analystes politiques : « Le fait de ne pas utiliser le droit de dissolution est plus important que le fait de l’utiliser. Emmanuel Macron sait qu’il risque de créer une situation encore plus compliquée à l’Assemblée ». Emmanuel Macron n’aurait donc en clair rien à gagner à relancer les électeurs dans une nouvelle élection à l’issue tout aussi imprévisible.
Une erreur de calcul qui aurait pu coûter cher à Emmanuel Macron
La dissolution du 9 juin 2024 déclenchée dans la foulée des résultats des élections européennes devait en tout cas permettre à Emmanuel Macron de clarifier le paysage politique. Il misait en effet sur une victoire nette du Rassemblement national et l’émergence de Jordan Bardella comme Premier ministre. Un scénario de cohabitation contrôlée qui aurait pu lui offrir un rebond politique. C’est finalement l’alliance du Nouveau Front populaire qui est arrivée en tête en bousculant ses calculs.
Un paysage parlementaire toujours aussi instable
Résultat : une Assemblée nationale toujours aussi fragmentée, un paysage parlementaire instable et un Premier ministre par intérim qui maintient l’essentiel du fonctionnement des institutions sans réformer. « Il a un Premier ministre dont la vertu n'est pas d'agir mais qui stabilise le système depuis des semaines » note ainsi Philippe Moreau-Chevrolet. Une nouvelle dissolution risquerait d’ailleurs de plonger le pays dans un chaos politique de plusieurs mois.
De nouvelles élections législatives en perspective ?
L’opinion publique semble en tout cas encline à rejouer la carte du vote. Selon un sondage Ifop-Fiducial pour Sud Radio, 50 % des Français se déclarent en effet favorables à de nouvelles élections législatives. Seuls 34 % jugent néanmoins crédible que le président active à nouveau l’article 12 dans les prochains mois. Le politologue est donc clair à ce sujet. Pour lui, cette envie d’urnes traduit davantage une volonté démocratique qu’un réel espoir de changement : « Quand on demande aux Français s’ils ont envie de voter, ils disent oui, et le contraire serait étrange ». Il faut noter que depuis 1958, l’article 12 de la Constitution a été utilisé à six reprises : en 1962, 1968, 1981, 1988, 1997 et 2024. Si Emmanuel Macron détient à nouveau cette arme institutionnelle, il semble désormais plus enclin à préserver l’équilibre précaire que de tenter un nouveau coup de poker électoral.
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