Vers un versement des allocations familiales dès la naissance du premier enfant ?

Le versement des allocations familiales pourrait connaître un tournant majeur, avec la possibilité d’étendre ce soutien financier aux familles dès la naissance du premier enfant, une mesure actuellement en discussion au sein du gouvernement.
Tl;dr
- Proposition de verser les allocations dès le premier enfant.
- Mesure toucherait plus d’un tiers des familles.
- Coût estimé : 3,58 milliards d’euros par an.
Un changement pour la politique familiale française ?
Le paysage de la politique familiale s’apprête-t-il à vivre un tournant décisif ? Ce jeudi, à l’Assemblée nationale, les députés se penchent sur une proposition de loi portée par Édouard Bénard, élu (PCF) de Seine-Maritime. L’idée centrale : accorder le versement des allocations familiales de la CAF dès la naissance du premier enfant.
Un dispositif déjà instauré dans les territoires ultramarins et qui, selon les projections de MoneyVox, pourrait octroyer entre 19 et 75 euros supplémentaires chaque mois à des milliers de foyers.
L’enjeu démographique au cœur du débat
Pourquoi cette réforme maintenant ? La France fait face à une baisse durable de la natalité : plus d’un tiers des foyers ne compte aujourd’hui qu’un seul enfant. C’est dans ce contexte que la commission des affaires sociales a déjà validé le texte, estimant nécessaire d’adapter les aides familiales à cette réalité démographique.
À titre d’exemple historique, il fut rappelé que « Entre 1932 et 1939, les allocations familiales étaient versées dès le premier enfant ». Cette mesure viendrait surtout combler un vide pour les familles dont l’enfant a entre 3 et 6 ans – une période jusqu’ici non couverte entre l’aide à la petite enfance (Paje) et l’allocation de rentrée scolaire.
L’impact attendu sur les bénéficiaires et le budget
En ouvrant ce droit dès le premier enfant, on estime que la part des bénéficiaires grimperait de 16,06 % à 28,01 % des ménages. Les montants versés seraient alors modulés ainsi :
- 75 euros pour la première tranche ;
- 38 euros pour la deuxième ;
- 19 euros pour la troisième.
D’après le rapport parlementaire, le coût global de cette réforme avoisinerait les 3,58 milliards d’euros, faisant passer le total annuel consacré aux allocations familiales à près de 17,62 milliards en 2025. Une somme significative qui n’effraie pourtant pas tous les groupes politiques : si les soutiens écologistes ou d’une partie de la droite sont acquis, le scepticisme du Modem, pourtant à l’origine d’un texte similaire début 2025, demeure manifeste. Quant au groupe Horizons, il s’annonce opposé.
Soutiens et perspectives politiques mitigées
L’avenir du texte reste donc incertain malgré un contexte social tendu autour du pouvoir d’achat. Entre hésitations partisanes et enjeux démographiques pressants, ce projet cristallise autant d’espoirs que d’interrogations au sein même de l’hémicycle.