Vendre des photos de ses pieds, c’est du travail du sexe?

Début 2023, Justine* tweete un message sur le ton de l’humour: «C’est vraiment la dèche, si ça continue je vais vendre des photos de mes pieds.» Sauf qu’elle reçoit un message inattendu. Un homme lui propose sérieusement d’acheter ses photos. Elle accepte: «J’ai sauté sur l’occasion, parce que je galérais franchement financièrement. Et puis c’est juste des pieds. Comme je ne comprends pas le caractère sexuel, ça ne représente rien. Pour moi, je n’étais pas en train de faire quelque chose d’illégal ou de mal. Ça paraissait tellement anodin que je ne me suis même pas posée de questions.»
En effet, légalement, rien n’interdit de vendre des photos de ses pieds. Me Dimeglio, avocat en droit des nouvelles technologies, de la communication et de la propriété intellectuelle, explique la spécificité de cette pratique: «Ce n’est pas une commercialisation du corps, mais d’une photo du corps. C’est différent de la prostitution, où c’est le corps lui-même qui est commercialisé.» La vente de photos de ses pieds n’est donc pas considérée comme du travail du sexe.
Légal, si l’on suit les règles
Pour assurer ses arrières et savoir à qui elle a affaire, Justine prend quelques précautions. Elle fouille le fil Twitter de l’homme qui veut lui acheter ses photos, elle lit ses posts, s’assure que le compte est vrai. Surtout, elle lui demande une photo de sa carte d’identité: «Je voulais avoir une…