Une tribune appelle à rendre hommage aux femmes mortes d’un avortement clandestin

Alors que l’on fête cette année les 50 ans de la loi Veil, une soixantaine de personnalités réclament, dans une tribune au « Monde », la construction d’un monument à Paris en hommage aux femmes mortes des suites d’avortements clandestins.
De la même manière que la tombe du Soldat inconnu rend hommage aux morts de la Première Guerre mondiale, une soixantaine de personnalités engagées pour les droits des femmes appellent, dans une tribune publiée dans « Le Monde » mardi 6 mai, à ériger à Paris un « monument à l’avortée inconnue ». Un monument dédié à la mémoire des femmes mortes pendant ou après un avortement clandestin.
Avant la dépénalisation de l’ interruption volontaire de grossesse en 1975, elles sont près de 800 000 à avoir eu recours chaque année à l’avortement clandestin en France. Et parce qu’il était pratiqué dans des conditions dangereuses, plusieurs centaines de femmes en sont mortes chaque année. On ne connait pas aujourd’hui le nombre exact de décès à la suite d’avortements clandestins.
« Le temps est venu »
Ce n’est pas le premier appel de la sorte. En 2003, déjà, l’écrivaine Nancy Huston avait proposé, dans une tribune publiée également dans le quotidien, qu’un monument soit édifié en mémoire de ces femmes. « Cet appel n’avait malheureusement trouvé que très peu d’écho », regrettent aujourd’hui les signataires parmi lesquelles on trouve l’écrivaine Annie Ernaux, l’actrice...
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