Un téléphone miniature chinois, prisé des détenus, échappe à la vigilance des prisons

Discret, minuscule et presque impossible à repérer lors des fouilles, un modèle de téléphone portable chinois suscite l’engouement dans les prisons françaises. Son format réduit facilite son introduction et son usage clandestin par les détenus.
Tl;dr
- Opération contre les mini-téléphones en prison.
- Fournisseur Oportik et trois revendeurs visés.
- 5 000 appareils circuleraient en France.
Des dispositifs indétectables infiltrent les prisons françaises
En ce mardi 20 mai, une vaste opération baptisée « prison break » a été menée par la section de lutte contre la cybercriminalité du parquet de Paris. L’objectif ?
Mettre la main sur des centaines de « mini-téléphones », disséminés dans pas moins de 66 établissements pénitentiaires à travers le pays. Environ 500 cellules ont ainsi été ciblées lors de perquisitions simultanées.
Des téléphones « indétectables » au cœur du système carcéral
Ces appareils, qui ne dépassent pas la taille d’un briquet selon un communiqué transmis à directs.fr, auraient été spécifiquement paramétrés pour échapper aux contrôles. Leur principal atout ? Ils étaient proposés comme totalement « indétectables aux portiques d’entrée dans des lieux de détention ». Ce détail technique facilitait, semble-t-il, le maintien d’activités illicites à l’intérieur même des murs des prisons.
Oportik dans le viseur de la justice française
Derrière la prolifération de ces équipements se cache notamment une société chinoise et, sur le territoire français, son revendeur officiel : Oportik. Ce mardi, le site web du distributeur a été saisi par les autorités judiciaires afin d’identifier précisément ses clients. Fait notable : si l’accès au site est désormais bloqué, la page Instagram d’Oportik, elle, reste active.
On y trouve encore des vidéos et montages photo mettant en scène des détenus vantant les qualités des produits. On pouvait lire sur le site – extrait repéré via Google – que « nos produits ne sonnent pas aux portiques de sécurité ni aux détecteurs de métaux portatifs ». Trois autres fournisseurs implantés en France n’ont pas échappé non plus à l’attention des enquêteurs : ils ont été interpellés ce jour-là.
L’ampleur du phénomène et les perspectives judiciaires
Créée il y a trois ans seulement, la marque Oportik, à travers ses réseaux bien établis, aurait permis l’introduction d’environ 5 000 mini-téléphones dans l’Hexagone selon les estimations avancées par les autorités. Parmi les mesures déployées lors de cette opération coordonnée figurent :
- Saisie de téléphones dans plusieurs établissements pénitentiaires.
- Mise hors ligne du site marchand principal.
- Mises en garde et interpellations chez plusieurs fournisseurs locaux.
La question demeure : comment endiguer durablement cette circulation clandestine alors que certains canaux numériques restent actifs malgré l’intervention judiciaire ? Le défi reste entier pour les services chargés d’assurer la sécurité au sein des prisons françaises.
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