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Un rapport pointe l’exclusion des femmes, handicapés et précaires dans l’accès aux soins en France

Un rapport pointe l’exclusion des femmes, handicapés et précaires dans l’accès aux soins en France
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Un récent rapport met en lumière les inégalités persistantes dans l’accès aux soins en France, soulignant la situation préoccupante des femmes, des personnes en situation de handicap et des populations précaires, trop souvent laissées de côté par le système de santé.

Tl;dr

  • Discriminations persistantes dans l’accès et le parcours de soins.
  • Femmes, étrangers, handicapés : victimes principales selon la Défenseure.
  • Appel à une stratégie nationale de prévention et de lutte.

Une réalité médicale marquée par la discrimination

Si l’on croyait l’accès aux soins égalitaire en France, le dernier rapport de la Défenseure des droits vient bouleverser les certitudes. Publié ce mardi 6 mai, il met en lumière une réalité trop souvent passée sous silence : de nombreuses personnes — femmes, personnes d’origine étrangère ou en situation de handicap — subissent des discriminations dès leur entrée dans le système médical.

Et la simple consultation peut devenir un véritable parcours d’obstacles.

L’accès aux soins : entre refus et minimisation des douleurs

Sur le terrain, la règle veut que les professionnels n’aient pas le droit de refuser un patient, sauf exceptions précises liées à leurs compétences ou à leur capacité d’accueil. Pourtant, le rapport note que ces principes sont fréquemment contournés. Pour preuve, en 2022, seulement 224 plaintes ont été déposées devant les ordres professionnels ou l’Assurance maladie, et 31 réclamations adressées à la Défenseure des droits. Mais l’institution insiste : ces chiffres ne reflètent qu’une infime partie du problème.

L’analyse révèle que certains profils sont particulièrement vulnérables. Dans les services d’urgence notamment, les femmes — jeunes ou perçues comme étrangères — voient leur douleur trop souvent minimisée, parfois renvoyée à une prétendue anxiété. Le concept de « syndrome méditerranéen », qualifié par l’autorité indépendante de préjugé raciste sans fondement médical, entraîne ainsi une sous-évaluation systématique des symptômes exprimés par des patients d’origine nord-africaine ou noire.

Diverses populations touchées et conséquences préoccupantes

D’autres catégories sont aussi frappées : personnes en situation de handicap (par manque d’accessibilité ou d’équipement adapté), bénéficiaires de la CMU, de la CSS, ou encore patients sans domicile stable et consommateurs de drogues qui se voient refuser l’entrée aux urgences pour motifs divers (odeur corporelle, apparence physique…).

Les conséquences ? Selon la Défenseure des droits, elles s’avèrent immédiatement délétères mais aussi durables ; nombre de patients préfèrent reporter voire renoncer totalement aux soins.

Droit au consentement remis en question

Un autre constat interpelle : celui du non-respect du droit à l’information et au consentement éclairé. Certaines femmes subissent ainsi des actes gynécologiques (frottis, pose de stérilet…) sans avoir été informées ni sollicitées pour donner leur accord. Idem chez les personnes souffrant de handicap psychique : administration forcée d’injections, recours abusif à la contention ou à l’isolement…

Face à ces dérives systémiques, le rapport préconise :

  • prévention accrue des discriminations ;
  • système efficace pour recueillir et traiter les signalements ;
  • adaptation du système médical aux besoins spécifiques.

Un appel clair est ainsi lancé au gouvernement afin d’élaborer enfin une stratégie nationale ambitieuse contre ces pratiques inacceptables.

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